La Tétranité

D’abord prévu en une dizaine de tome. J’ai toujours commencé par ce que j’appelais un tome 0 qui serait un aggloméra scénariser de toutes les notions et toutes les bases de l’univers que je voulais faire le plus solide possible tout en étant intéressant à lire, même si honnêtement cela aurait davantage ressemblé à une grosse encyclopédie romancée. Mais l’idée me plaisait de démarrer par ça. Mais par où commencer précisément ? Eh bien après de longues réflexions et de nombreux essais, j’ai décidé de commencer par la naissance de la première forme de vie : Les Fatalis. Mais d’où vient le Fatalis ? Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi ce nom ? D’abord apparu sur un forum de jeu de rôle sur lequel j’ai l’impression d’avoir passé toute ma vie : Cynder’s Lair. Le Fatalis était à l’origine complètement inspiré du monstre portant ce nom dans la licence jeux-vidéoludique : Monster Hunter. Un dragon très puissant, boss de la fin du jeu en question. Je l’avais légèrement adapté sur le forum pour justifier l’existence de points faibles sur le monstre en expliquant qu’il possédait plusieurs cœurs de magie qui rendait son véritable cœur inatteignable tant qu’ils étaient actifs. Il fallait donc éliminer chacun de ses cœurs pour réduire la force de la bête et pouvoir ensuite le tuer. Car oui le Fatalis était un ennemi sur le forum. Réinventé à de multiples reprises tout au long de mon aventure sur le forum, où ils étaient devenus métamorphes, tout puissant, avec une forme de magie différente… J’ai décidé un jour, d’en faire des golems, rendant la bestiole encore plus cohérente que d’en faire un organisme vivant et bizarre sans réel justification. Leurs cœurs sont devenus les cristaux de magie autours desquelles gravitent les pierres qui constituent le corps du golem pour leur propre défense. L’existence d’une autre pierre est mentionné mêmes dans mes derniers récits, la mutarite pour aider à se transformer, mais, c’est de la merde cette idée. Oubliez vite ça, ça ne sert à rien. C’est une facilité scénaristique que je regrette beaucoup aujourd’hui. Elle sera développée plus tard par un autre personnage mais n’existe pas naturellement. Petite explication par ailleurs. Je sais compter. Les virgules c’est juste pour différencier les Tomes principaux, (0,00 ; 1,00 ; 2,00 ; …) des Tomes annexes (1,50 ; 4,33 ; 4,66 ; …) qui ne sont pas nécessaires d’être lus pour comprendre l’histoire globale. Et ça tombe bien ça me permet de faire des Tomes complètement bizarres, immoraux ou NSFW sans choquer le lecteur qui ne souhaite pas trouver ces sujets.

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PROLOGUE
Les pierres qui roulent
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Notre planète venait à peine de naitre. Celle-ci était en rotation autours d’une étoile blanche, jeune et pleine d’énergie. Les rayons de ce soleil étaient chargés de cette force. Et sur ce monde, des pierres en surface étaient capables de la capter. La malachite. A cette lointaine époque, nous n’avions pas de corps, nous n’avions rien. Nous étions juste des consciences individuelles, éparpillés sur un monde de roche et de lave en fusion. Nôtre esprit trop jeune ne faisait rien et nôtre petit corps solide ne nous permettait rien. Heureusement nous n’avions pas besoin de nous nourrir, ni de respirer, et le temps n’avait pas d’impact sur nous. La seule chose dont nous avions besoin, c’était la lumière du soleil.

L’obscurité était nôtre pire ennemi. L’ombre passait relativement vite, mais la nuit était très longue. Quand elle tombait, soit nous mourions, soit nous économisions nos forces dans une sorte de sommeil pour survivre jusqu’au matin. Il nous fallait apprendre à nous déplacer mais ce corps inarticulé en était incapable. Dépourvus de la notion du temps, je suis incapable de vous dire combien d’année nous avons mis pour trouver une solution. La magie que nous avions accumulée était la seule chose que nous contrôlions, et que nous ressentions. A force d’essayer de l’utiliser, nous sommes parvenus à créer un mouvement. Les pierres qui en furent capables, se mirent à rouler doucement. Suivant la lumière pour continuer de vivre. Lorsque nous passions près d’autres pierres, ils reconnaissaient le sort et se mettaient à leur tour à avancer.

Beaucoup ont péries. Dépourvues de la vue et de toute sensation, certaines disparurent dans des mers de magma en fusion et malgré nos déplacements, le soleil avançait toujours plus vite que nous. Nous restions cependant plus longtemps à la lumière, et plus nous accumulions d’énergie, plus nous pouvions aller vite, et plus nous allions vite, plus nous pouvions rester à la lumière. Cependant, doté que d’un seul sens, celui de détecter la magie, le relief et la lave finissait toujours par nous avoir.

Tout en continuant de rouler dans les déserts de roche, certains trouvèrent le moyen d’utiliser notre magie comme un sonar. Nous dégagions de faibles ondes magiques qui rebondissait sur les obstacles, et nous revenaient pour nous prévenir du terrain. Craignant de manquer de force, nous le faisions rarement, mais rapidement nous nous rendîmes compte que l’onde servait à d’autres et ainsi nous nous rechargions mutuellement. Nous l’utilisâmes alors de plus en plus souvent, jusqu’à l’utiliser constamment et ainsi avoir un ressentit complet du monde qui nous entourait. Malgré l’absence de couleur et de ressentit de la matière, nous savions où nous étions, et nous savions où étaient les dangers.

Ces deux sens furent suffisants pendant longtemps. Jusqu’à ce que l’on mette au point une nouvelle faculté. En dégageant constamment une petite quantité d’énergie, nous savions par où la magie pouvait sortir et ainsi ce qui étaient en contact avec nous. Semblable au toucher, nous possédions alors nôtre troisième sens. Avec le temps nous devinrent plus sensible à ce qui nous entourait, découvrant la beauté de nôtre monde, mais aussi nos semblables et ce à quoi nous ressemblions. Nous étions tous si proche et pourtant tous si différents. De petites pierres plus ou moins rondes, certaines étaient pointus, d’autres étaient lisses. Chacun était unique, mais nous roulions tous ensembles dans les scions suivant la même direction pour suivre le soleil.

Avec le temps nous commençâmes à nous rapprocher les uns des autres pour recevoir de l’énergie et en donner. Lorsque l’un d’entre nous était bloqué, il expulsait toute sa magie pour nous faire continuer. Nous étions des milliers à rouler ensemble. Scionnant la planète. Et ceux que nous perdions le soir, nous les retrouvions au matin. Puis la survie devint de la sympathie, si l’un des nôtres étaient bloqué mais que l’on pouvait l’aider nous y allions. Ne sachant pas si d’autres naissaient, il fallait sauver tout le monde.

Au fur et à mesure que le temps passait, nôtre intelligence évoluait, et bien qu’encore très loin de savoir parler, nous pouvions nous comprendre et prévenir les autres des dangers. Nous lancions des signaux magiques différents celons l’obstacle que l’on rencontrait. Nous nous rendîmes alors compte que tous n’évoluaient pas de la même manière. Certains restaient très prudents, d’autres n’hésitaient pas à avancer. Chacun dosait la dangerosité à sa manière. La peur s’était développée. Les trouillards faisaient le tour, les téméraires fonçaient tout droit. Et tous n’avaient pas peur des mêmes choses. Certains craignaient les ponts au-dessus de la lave, d’autres des précipices…

Nous comprîmes nos différences et créâmes des troupeaux indépendants en fonction de la nature et de la peur des pierres. Il n’y avait pas de guerre entre nous cependant, nous étions toujours heureux de voir de nos semblables. Des liens plus forts se créèrent au sein d’un même groupe, et nos petites intelligences individuelles toujours reliée fusionnèrent pour former un esprit collectif plus puissant. Doué de raison et de volonté. Nous voulions progresser. La planète changeait elle aussi, il nous fallait faire comme elle.

Les grandes mers de magma se solidifièrent, et dans le ciel apparut un nouvel ennemi. Des nuages gigantesques qui nous cachaient notre soleil et lançaient des gouttes. Celles-ci ne nous rongeaient pas comme la lave, elles s’écoulaient sans rien faire jusqu’au sol. Elles remplissaient les trous et formaient de petites marres qui rapidement devinrent de grand lacs. Nous évitions d’aller à l’intérieur, l’eau nous ralentissait, nous préférions les contourner. Et ses nuages nous masquaient toujours le soleil.

Pourtant nous roulions toujours, nous n’avions plus cette impression de perdre des forces constamment. Nous avions roulé tellement longtemps sous sa lumière que nous pouvions continuer d’avancer même dans l’ombre. Par habitude, nous nous arrêtions toujours la nuit, et reprenions nôtre route au petit matin. Les irrégularités du terrain se lissaient sous l’écoulement de l’eau, et nos anciens sillons disparurent eut aussi. Mais nous savions toujours quel chemin il fallait suivre, nous avancions toujours dans la même direction en évitant les lacs qui devinrent des mers. En utilisant nôtre magie nous arrivions à avancer plus vite que la montée des eaux.

Nous rejoignîmes alors les hauteurs pour échapper à celle-ci. Nous étions isolés sur une île. Elle était gigantesque mais nous ne pouvions plus continuer notre route pour rester sous le soleil. Nous nous mîmes alors en route vers les plus hautes montagnes pour franchir les nuages et revoir ainsi la lumière. Mais tous nos efforts furent vains, les nuages étaient plus haut encore. Nous n’avions plus le choix, nous devions redescendre et attendre que le déluge ne cesse pour enfin revoir le soleil. Des groupes entrèrent en stase sur des plaines bien dégagées. Mais d’autres, ne voulaient pas abandonner, roulèrent désespérément sur les continents, à la recherche ne serait-ce que d’une infime particule de lumière.

Nous découvrîmes alors que la malachite n’était pas la seule pierre à capter la magie. Des cristaux récoltaient la magie mais n’était pas comme nous. En entrant en contact avec ceux-ci, nous absorbions l’énergie de ses fragments. La quête du soleil devint alors une quête aux cristaux. L’énergie qu’ils stockaient était en immense quantité. Nous prenions donc tous ce qu’ils contenaient. La pitié nous étant encore inconnu ainsi que l’empathie, nous n’avions pas vérifié si ses pierres étaient vivantes ou non. Et nous pensions encore que notre survie en dépendait.

Persuadé que nous étions condamnés à mourir sans notre précieuse énergie, nous avons avancé sous la pluie et les nuages à la recherche de ses cristaux, allant les chercher dans les endroits les plus dangereux au monde. Dans les volcans, dans les abysses… Rien ne semblait nous arrêter. Ô, nous avons souffert, nous avons perdu des nôtres, nous avons roulé jour et nuit sans relâche. Pourtant nous n’avons jamais abandonné. Nous avons continué à avancer. Ce n’était pas sans risque, et nous pensions que nos jours étaient comptés, et quand nous pensions que la fin arrivait, une énergie nouvelle, provenant du plus profond de leur conscience individuelle nous poussaient à continuer. Rien ne nous arrêtait, et pourtant, nous nous croyions si faibles.

Quand le soleil revint, il avait perdu de son éclat. Il n’envoyait plus la même magie qu’auparavant. C’était un autre type d’énergie que l’on n’absorbait plus. Il était devenu un soleil rouge, une étoile adulte. Nous pensions alors être perdus. Rapidement nous continuâmes nos recherches pour trouver des cristaux avant de nous rendre compte que ceux-ci se remplissait de la nouvelle énergie du soleil. Nous étions voués à mourir.

Dans nos derniers instants, nous redescendîmes vers l’océan. Nous n’étions plus seuls désormais. L’eau grouillait de créatures en tous genres. Contrairement à nous ce n’étaient pas des pierres mouvantes. Ils étaient différents, des êtres organiques. Ils se développaient beaucoup plus rapidement que nous. Évoluant pour s’adapter à leur prédateur et à leur environnement. Nous les observâmes depuis la surface, en attendant notre fin.

Pendant ce temps, la surface se recouvrit d’une sorte de mousse qui évolua et grandit pour devenir de merveilleux arbres. Il coulait en eux une magie très différente de la nôtre et de tous ce que nous avions ressentis jusqu’à aujourd’hui. Et il vivait avec. Nous apprîmes à analyser leur énergie à l’aide de la nôtre. Mais nous devions faire attention, ceux que nous touchions de notre magie ne se régénérait plus. Ils devenaient sombres, et se brisaient. Nous y allions alors tout doucement afin les laisser survivre. Pourtant, il venait toujours un jour où ils mourraient.

Combien d’année avons-nous mis pour comprendre que leur longévité était restreinte ? Il arrivait aussi que la magie de certains s’assombrissent ou s’affaiblissent. Nous ignorons ce qu’il leur arrivait, nous ne connaissions pas les maladies. Nous fîmes alors le nécessaire pour les sauver du mal qui les rongeait. Cependant, parfois nous ne pouvions rien faire et ils s’éteignaient calmement dans la lumière. Nous nous attachions à ses espèces, après tous ils étaient comme nous, il récoltait la lumière du soleil et évoluait en fonction. Il était normal que l’on s’entraide.

Malheureusement, aucun d’entre eux n’appris jamais à se déplacer. Ils passaient leur vie immobile. Nous restions alors prêts d’eux, nous les aidions autant qu’ils nous aidaient. Lors d’une longue période de lumière intense, sans pluie, certains devenaient incapables de se régénérer. Certains même s’embrasait de la même manière que nous lorsque nous touchions de la lave. Alarmés, nous partîmes vers l’océan pour leur amener l’eau dont ils avaient besoin. Malgré tous nos efforts, nous ne pouvions emmener l’eau jusqu’à eux. Les gouttes que nous emmenions séchaient bien avant que l’on arrive.

Qu’importe le risque, nous puisâmes alors dans notre propre magie. Nous avions réussi à nous déplacer en l’utilisant, alors nous allions faire bouger l’eau de l’océan. Après moultes essais, nous arrivâmes à soulever d’importantes quantités d’eau que nous transportions alors jusqu’à nos amis. Nous leur en donnions un peu à chacun pour en sauver un maximum. Ils avaient besoin d’eau comme nous avions besoin de magie. Nous pouvions la leur apporter désormais lorsqu’il le fallait. Ainsi nous réussîmes à leur faire traverser cette dure période de canicule et lorsque les pluies revinrent enfin la vie reprit son cours normal.

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PROLOGUE
Golem nécromancien
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Durant cette sécheresse, le niveau des mers avait chuté. Réduisant l’espace des créatures aquatiques. Certains sortirent alors de l’eau, évoluant pour vivre sur la terre ferme. Nous les approchâmes alors. Ils étaient si beaux. Au début tous ceux qui sortaient de l’eau étaient semblables, puis d’autres arrivèrent. Ils étaient si étranges. Tellement différents de ce que nous avions l’habitude de voir. Ils étaient symétriques, leur corps était mou, et comme les arbres sous leur peau se trouvait un liquide et lorsqu’ils en perdaient trop, ils mourraient. De plus le temps avait un impact sur eux, mais ils ne survivaient que très peu de temps. Leur magie se dissipait si vite. Comme pour les arbres, nous tentions de les aider, mais quand ils avaient fait leur temps, c’était fini, quoi que nous fassions.

Le plus surprenant fut le fait qu’ils se battent et s’entretuent, même au sein d’une même espèce. Nous ignorions encore leur raison, nous voulions les en empêcher mais nous étions beaucoup trop petit pour intervenir. Ce n’est que plus tard que nous comprîmes le principe de se nourrir. Ils ne captaient pas la magie du soleil comme nous et les arbres, ils devaient la prendre ailleurs. Certains mangeaient les feuilles des arbres où les fruits de ceux-ci emplies d’énergie pour l’assimiler. D’autres mangeaient les autres créatures pour voler leur magie. Chacun comme il préférait. Nous l’avions découvert en faisant d’avantage attention à leur magie pendant qu’ils se nourrissaient. Nous les laissions alors faire.

Même si la vie de certain leur était prise, c’était leur moyen de survivre et nous ne devions pas nous interposer. Pourtant nous ne pouvions que les observer, comme nous l’avions fait avec les arbres, nous voulions apprendre à les connaitre. Pour cela nous devions nous aussi évoluer, et devenir plus grand pour qu’ils fassent attention à nous. Nous étions des pierres, alors nous allions fusionner avec celles qui n’absorbaient pas la magie pour devenir plus grand.
Des générations de créatures se sont écoulées le temps que nous trouvions le moyen de fusionner. En puisant dans notre magie, nous avions réussi à créer une nouvelle pierre à partir de la malachite dont nous étions constituées et de la roche du sol. Ainsi nous devînmes plus grand, faits de pierre plus imposante. Puis nous imitâmes les créatures, nous faisions léviter certains de nos rochers par rapport aux autres et les rapprochèrent pour former un corps. Pas aussi précis et parfait que celui des organiques, mais ressemblant. Nous choisîmes d’abord une forme quadrupède et dotée d’une queue pour leur ressembler. Le premier Golem s’était levé.

Mais nous les effrayons toujours, même plus qu’avant. Certains nous attaquèrent, et abîmer notre corps nous fit ressentir quelque chose de très étrange. Notre magie s’en allait sans que nous puissions la retenir lors de certains chocs. Avant de s’arrêter immédiatement ensuite. Nous pourrions appeler cela de la douleur. Mais lors de cette perte d’énergie, la créature mourrait. Automatiquement et toujours. Notre magie était dangereuse pour eux, comme pour les arbres. Et nous découvrîmes à quel point nous étions vulnérables.

Pour préserver ses créatures, et nous préserver nous-même, il n’y avait pas beaucoup de solution, il fallait concentrer notre magie en un point inatteignable pour eux. L’idée nous vint de diviser nos corps de nouveaux afin de centraliser notre énergie dans une pierre principale et le reste en rotation autours tel des boucliers avec de plus faible quantités d’énergies. De nouveaux, nous tentâmes de les approcher. Et de nouveau, nous fûmes rejetés. Mais cette fois-ci, hors de question d’abandonner. Il nous fallait réussir à les attraper, à les rassurer. Il nous fallait rouler vite, plus vite qu’ils ne marchaient.

La course avait commencé, et nous allions la gagner. Et à force d’accélérer, toujours, toujours plus, nous découvrîmes que comme certains d’entre eux, nous pouvions voler. La lévitation était à notre portée et nous l’utilisâmes afin de les approcher, et de les toucher. Cette curiosité perdura pendant des années. Que dis-je… Des siècles. Jusqu’à trouver un moyen de les approcher sans les effrayer. En y allant doucement, gentiment, nous arrivions à avancer jusqu’à eux. Puis à les atteindre. Mais nous étions toujours trop différents d’eux pour les comprendre.

Il fallait que nous soyons comme eux. Nous voulions leur ressembler. Nous puisâmes alors dans notre énergie, trouver un sortilège capable de nous aider. Et à force de millier de tentatives, nous parvînmes à lisser notre corps et à la modifier au fur et à mesure de nos mouvements. Mais nous restions de la roche et se pouvoir nous demandait beaucoup de notre précieuse énergie.
Cette volonté de devenir comme eux nous poussa à nous tourner vers la magie, essayant désespérément d’optimiser nos sortilèges pour nous mouvoir comme les autres. Mais voyant que nous étions incapables de le faire comme nous le souhaitions. Certains abandonnèrent. De la même manière que les prudents arrêtèrent de chercher la lumière, le groupe courageux se mit en tête de poursuivre avec les arbres.

La séparation ne fut déchirante car nous restions proches malgré leur abandon. Mais j’étais à présent le seul individu de mon espèce à chercher à comprendre les animaux. C’est ce jour-là que je me suis rendu compte que nous n’étions que trois groupes. Et j’étais la Témérité. Courage étudiait les arbres, et Prudence avait disparu. Nous nous sommes appelés ainsi pendant des millions d’années, et encore aujourd’hui, il nous arrive d’employer ses noms. Mais ils sont moins lourds de sens que les noms que nous portons aujourd’hui.
C’est plus tard en observant les animaux qu’une idée me traversa. Je récupérai le cadavre d’un animal et je rentrai à l’intérieur. De la même manière que nous faisions bouger l’eau et la roche, j’utilisai le corps mort comme véhicule. Au prix de nombreux essais, je pus enfin me mouvoir correctement, mais ce fut sans succès aux yeux des créatures qui me virent comme une menace et fuirent.

De nouvelles possibilités s’offraient alors à moi. Et je dû travailler et répéter l’expérience sur des corps autant vivant que morts pour chercher à comprendre comment faire refonctionner un organisme vivant. Plusieurs sentirent ma présence à la suite de mes tentatives, mais aucuns ne fus capable de m’atteindre. C’était depuis leur estomac en sécurité, que je cherchais à les comprendre. Et je découvris alors de nombreuses choses depuis là.

Je découvris comment les soigner de blessures, comment actionner leurs différents organes et surtout je compris l’utilité de la plupart d’entre eux. C’est alors que je repris mes essais sur des cadavres d’animaux morts récemment. Il ne fallait pas que le corps soit trop amoché, pour éviter de perdre son potentiel vivant. C’est donc après plusieurs tentatives que je découvris le corps intact d’un prédateur alpha. Une créature qui n’était jamais chassée. Et c’est après avoir soigner ce qu’il y avait à guérir que je déployai ma magie.

Le corps s’irradia de mon énergie et non plus de la leur. Améliorant les capacités de ce dernier, soignant ce qu’il y avait à soigner. Puis, une fois le corps prêt à accueillir mon esprit, c’est sous les yeux inquiets de Courage que je me liai à ses neurones. Et c’est là que je le sentis. Je sentis battre ce cœur forcé dans sa poitrine, sentir le sang contaminé s’écouler dans son corps. La vie reprenait forme dans ce corps inerte, et sous mes signaux magiques pour rassurer Courage. Je découvris et fis fonctionner les muscles de cette créature qui était devenu mienne.

Un monde de sensations s’ouvrit à moi. Constitué de millier de couleurs, de millier d’odeurs, de millier de sons… Tant de choses dont nous ignorions encore l’existante. Combien de jours suis-je resté ainsi immobile à observer, à écouter, à toucher le monde autour de moi. La moindre impression, la moindre sensation nous semblait incroyable. Avec ma première forme, je découvris l’effort, les muscles en mouvement, le confort de pouvoir se déplacer sans perdre d’énergie. Combien de kilomètre ai-je parcourus en allant de plus en plus vite au fur et à mesure que j’avançais. Découvrir la caresse et la morsure des températures. Découvrir à quoi ressemblait vraiment un arbre. Le toucher et ressentir la rugosité de l’écorce.

C’était incroyable, et encore aujourd’hui, je leur envie d’avoir toutes ses facultés qui leur sembles vitales et acquises. Nous avons vécu des millénaires sans et chaque jour nous nous sommes rappelés, qu’avec toutes ses informations, jamais nous n’aurions perdu autant de nos semblables. Leur chance est incroyable. Mais il s’agit bien de tous leurs sens qui sont merveilleux. Que ce soit pour le plaisir ou l’utile, leurs sens sont sublimes.
J’ai continué de courir des jours durant, me liens à des semblables pour découvrirent le plaisir de manger et bien d’autres encore. Mais avec ceci, je découvris l’empathie et l’amour, je n’osais cependant pas trop me lier à eux. Je voulais avant tout les observer. Je passais à coté de certaines choses, mais j’étais déjà émerveillé par les sens. Pour moi, vous ne pouviez rien avoir de plus merveilleux. Mais se sentir accepté, se sentir à sa place dans une organisations, dans une meute, même sans savoir de quoi il en retourne. Je peux vous dire que ça n’a pas de prix.

J’avais partagé ce savoir avec Courage qui devint aussi un petit herbivore dont l’odeur était très différente de la mienne. Elle se nourrissait de fruits et des plantes et fut aussi émerveillée que je ne l’étais par leur sens. Mais les dangers arrivaient régulièrement, des prédateurs la traquaient pour la dévorer. Je n’eus pas le privilège de visiter entièrement leur système digestif contrairement à Courage, et connaissant désormais la douleur, j’appris à me défendre moi aussi.
Mon semblable répéta l’expérience en reprenant le corps d’un petit herbivore que je me devais protéger. Là où les autres prédateurs utilisaient leurs queues et leurs griffes. Moi j’eus recourt à ma magie, je savais qu’elle leur était mortelle, et donc je fis le nécessaire pour m’en servir contre eux. Ô, se premier sortilège n’avait rien de bien puissant, ce n’était rien de plus qu’une petite décharge de notre magie. Et pourtant il s’était avéré d’une efficacité déconcertante.

La vie de mangeur de plantes lassa après quelques siècles mon cher camarade. Il réutilisait donc le pouvoir que j’avais découvert pour évoluer encore en quelque chose de bien plus fort et puissant. De petit rongeur, il devint un grand prédateur comme je l’étais. Et nous commençâmes à vivre avec eux pour découvrir de nouvelles choses. Le gout du sang lui fut d’abord écœurant après celui des fruits et des légumes. Mais la chair avait quelque chose de somptueux. Et se sentir au sommet de la chaine alimentaire, jamais menacé, jamais en danger avait quelque chose de paisible et d’agréable.
Mais nous avions toujours de la peine à nous nourrir d’autres animaux. C’est alors que nous conservions cette forme pour aller vivre notre vie ailleurs. Cherchant à découvrir ce nouveau monde. D’oiseau en cétacé, de mammifère en reptile, de poisson en insecte, je voyageais à travers le monde afin d’en apprendre plus sur toutes ses créatures.

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PROLOGUE
Les enfant des roches
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Maintenant que nous nous étions retrouvés, nous ne voulions plus nous séparer. Et après avoir échangé nos souvenirs ainsi que nos découvertes, nous entamions ensemble la construction du monde. Nous en savions tous les deux énormément et bien que certains points nous échappassent encore, nous allions user de notre magie et de notre savoir tant que nous le pouvions, encore convaincu que nous étions voués à disparaitre.
Je pris soin de conserver et d’observer tout ce qu’il avait déjà battis. Tout comme moi, il trouvait les arbres magnifiques, mais les savoir immobiles l’avait grandement affecté. Il avait donc fait le nécessaire afin de leur permettre de se mouvoir, cherchant dans sa propre magie le sortilège que nous avions utilisé, afin de le leur apprendre. J’ignore combien de temps cela lui a pris, mais des siècles ont dû s’écouler avant que le premier arbre ne bouge ses branches sans l’aide du vent.
Puis étape par étape, ses créatures ont continué d’évoluer, et désormais, ils grandissent dans la terre, et passé un certain âge, ils se déracinent et se mettent à se déplacer. Très amicaux avec les animaux végétariens, ils s’entraident car ils sembleraient qu’ils aient besoin d’eux pour se nourrir. Et les fruits qui poussent sur leur corps étaient délicieux. Cependant, il s’opérait des choses que nous ne comprenions pas. Ses créatures mortelles ne disparaissaient pas comme nous l’imaginions, après leur mort, il y en avait toujours. Comment de nouveaux arbres apparaissaient ? J’eu beau suivre leurs moindres mouvements, j’eu énormément de mal à élucider ce mystère.
Avec le temps et en traçant leur circulation magique depuis ma forme originelle, je découvris qu’une partie d’eux suffisait pour recréer une nouvelle créature. Je voulu tenter sur moi, voir si cela fonctionnait, mais je craignais perdre trop d’énergie. Je m’abstins donc de cette folie, et je continuais d’observer leur moyen de reproduction. Les fruits me menèrent sur la voie après avoir tracé le chemin des graines.
D’où venait-il ? Que fallait-il pour qu’il en pousse sur un arbre ? J’ai très longtemps cru que cela était périodique, et je dû me pencher sur d’autres créatures pour essayer de comprendre ce qu’il y avait. Je découvris chez certaines créatures qu’il fallait un œuf pour obtenir un nouveau-né, mais cela ne m’aidait pas plus que les graines. Non, ce qui me mit vraiment sur la voie, ce furent les plus petits animaux, les petites créatures qui grossissait et dont le petit sortait de leur ventre. Afin de mieux les étudier, je fis des groupes que j’observais attentivement pour en découvrir l’origine.
J’éliminais alors un par un les actes jusqu’à tomber sur celui qui les empêchait de se reproduire. L’accouplement. S’ils étaient seul, il ne donnait jamais de nouvelle créature. Mais à deux, il en résultait très souvent une naissance et je découvris finalement l’acte qui provoquait la grossesse d’une des créatures. Tout n’était pourtant pas limpide comme je l’aurais souhaité. Ignorant complètement la notion de genre je mis des années avant de découvrir le dimorphisme sexuel. Ce n’était pas quelque chose de naturel chez nous. Nous n’étions que des pierres. Nous n’avions pas de genre à proprement parlé. Nous étions tous les mêmes. Asexué. Mais ses créatures, non, ils avaient deux genres. Mâle et femelle.
J’ai mis des années à le comprendre. L’un était l’organisme fécondant, et l’autre fécondée. Et afin de procréer, il y avait besoin des deux. Pour moi tout était logique jusque-là. Et l’utilité et la raison de toute cette évolution me devint claire. Mortelle, leur espèce était voué à disparaitre s’il ne le faisait pas. Peut-être qu’il en était de même pour nous ?
Cette question nous tracassa pendant des décennies. Nôtre énergie s’estompait petit à petit, et ayant accepté l’idée de disparaitre, nous n’y prêtions plus d’attention. Peut-être fallait-il faire perdurer l’espèce plutôt que de rester à ne rien faire. Mais comment ? Les créatures dont nous nous occupions semblaient faire ça naturellement, instinctivement. Nous ignorions comment faire. Il nous fallut encore du temps, beaucoup de temps avant d’imaginé que nous pouvions les imiter en nous transformant.
Motivé et désireux de découvrir si cela fonctionnait pour nous aussi, nous ne tardâmes pas à essayer. En nous transformant nous pûmes alors découvrir ce que signifiait s’accoupler. A la fois une infâme douleur et un immense plaisir procuré par les sens des êtres vivants. Et ensuite, il fallut attendre. Plusieurs tentatives furent nécessaires, et ignorant tout de ces mécaniques, nous faisions tout pour imiter au mieux les autres créatures. Les positions, le rôle, même le moment de la journée puis de l’année devint important. Mais nous ne perdions pas espoir. Malheureusement, les incroyables sens des créatures provoquèrent chez moi un intérêt tout particulier à ses pratiques. Et tandis que mon partenaire, que je vais à présent féminiser pour des raisons évidentes portait notre futur, je devins obsédé par ces sensations.
Et après lorsque ma compagne en eut assez, je ne pus que me rabattre sur les animaux. Transformé, rien ne nous était impossible. Cependant les animaux avaient comme des traditions si je puis appeler ça ainsi. Ils ne le faisaient pas n’importe quand, ni n’importe comment, et encore moins avec n’importe qui. Plusieurs fois je dû déclencher des combats avec d’autres animaux. Comme pour prouver quelque chose. Donc je fis le test malgré la désapprobation de ma partenaire. Et rapidement, plusieurs naissances eurent lieux. Et comme nous nous y attendions. Nos enfants dégageaient la même énergie que la nôtre.
En très petite quantité malheureusement, mais belle est bien la même magie. Cependant, ils possédaient la forme de la créature qui nous avait servis pour nous accoupler et lui expliquer comment se transformer fut bien plus difficile que nous ne l’aurions imaginé. Mais un nouveau problème éclata, et pas des moindres puisqu’il fallut éduquer le nouveau-né. Lui apprendre tout ce que l’on savait fut plutôt simple. Mais il nous semblait lent d’esprit et surtout inapte à faire tout ce que nous pouvions faire. Sa magie faiblarde perdait contre celle des arbres. Il perdait de l’énergie constamment et bien plus vite que nous, dépensant toutes ses réserves jusqu’à s’éteindre.