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On ne juge pas un livre à sa couverture.

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Akyria

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MessageSujet: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMar 12 Mar - 21:46

Cela faisait presque trois lunes que Warfang, célèbre cité des dragons et espoir incarné du peuple envers un avenir meilleur, était devenu mon lieu de résidence. Et un moment déjà que je ne connaissais plus la terrible solitude qui avait marqué mon exil du foyer familial.

Etrangement, mes parents ne me manquaient guère plus que cela. J'aurai pensé. A l'époque, bien que bannie, il m'arrivait de les voir encore de loin, sans plus. Aujourd'hui, ce n'était plus le cas, je m'étais attendu à ressentir quelque chose. A l'inverse, concernant mes amis, la séparation était déchirante et je pensais régulièrement à eux, source de mon voyage, de tout ce que je faisais. Je me rassurais en me disant qu'ils allaient bien, certainement.

Ainsi les semaines s'étaient écoulées. Et je n'avais pas lambiné pendant ce temps. Bien que j'avais vécu de vol et de mendicité, bien souvent vivant cachée, j'avais également écouté les habitants de la cité, afin d'en apprendre davantage sur la ville draconique, sa manière de fonctionner et les options qui s'offraient à moi.

Les temps avaient néanmoins changés depuis que je m'étais découverte cette étrange capacité de métamorphose. Grâce à elle, cette nouvelle enveloppe charnelle avec laquelle je me présentais aux gens, j'avais pu me mêler réellement aux warfangiens et plutôt que de continuer la vie de larçins que j'avais exercée jusque là, j'avais opté pour le bénévolat, travaillant pour de petits commerces en échanges de nourriture ou de maigres fonds.

Et par un concours de circonstances, en cette douce soirée éclairée par une majestueuse pleine lune, l'un de mes employeurs temporaire me demandait en toute innocence ce que je comptais faire dans la vie, me proposant un poste plus permanent dans sa bboutique. Je déclinais, faisant part de mon souhait de devenir écuyère. A mes mots, il ruminait quelque chose, soulignant que ce n'était pas une tâche aisée. Mais il m'en croyait capable. M'encourageant, il me libérait pour la soirée.

Motivée par les gentilles paroles du dragon, je le remerciais et m'éclipsais prestement de son échope, sortant dans l'une des artères principales de Warfang, mes blanches écailles reflétant avec justesse les rayons lunaires. Il m'avait fallu un temps certains avant de m'habituer à leur pâleur. Et encore davantage de jours et de nuits avant d'arriver à maintenir cette apparence avec stabilité. Mais ce soir, emplie d'une joie simple, je ne ressentais ni fatigue ni stress et mon mana s'écoulait, paisible, à travers mon corps. Dès demain, j'affronterais mon destin et postulerais pour être écuyère. Mais pour l'heure, repos.

J'arrivais rapidement à destination. Une ruelle, assez étroite, perpendiculaire à au boulevard duquel je venais. Ma 'maison', si on pouvait appeler ça ainsi. C'était plutôt un endroit miteux, désert, où personne ne passait jamais, et dans lequel traînait par-ci par-là, des déchets laissés à l'abandon. J'avais d'ailleurs utilisé certains d'entre-eux pour me faire un abri de fortune, histoire de ne pas non plus dormir complètement à nue.

Et alors que je tournais pour entrer dans ladite ruelle, satisfaite d'une énième journée de labeur, je m'apprêtais à dissiper mon camouflage pour laisser de nouveau paraître mes écailles noires. Je me stoppais cependant nette. Aussi bien physiquement que mentalement. J'avais failli faire une bêtise.

Là, à quelques mètres seulement, un dragon se dévoilait à mon regard. Bien plus grand que moi, des écailles quelque part entre le rouge et le noir, bien visible sous l'éclat lunaire. Et cette impression, marquée dans mon esprit, de voir un cadavre ambulant, digne d'une histoire faite pour effrayer les enfants.

Je secouais très brièvement la tête. Les monstres n'existent pas. Du moins, je le pensais. Et j'essayai de me ressaisir et de rationnaliser. Sans doute est-ce, lui aussi, un paria de la cité, un abandonné. Je ne voyais aucune autre raison de sa présence ici, dans cette ruelle.

Et prise dans mes réflexions, prises de court face à un étranger en ces lieux, j'en avais jusqu'à oublier que j'étais au milieu de la place, mes blanches écailles immanquables dans la lumière de l'astre. Je ne pouvais décemment pas restée là, muette, à le dévisager. C'était impoli. Mais aucun son ne sortait de ma gorge.

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Malacay

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMar 12 Mar - 22:42

La construction de la machine avançait doucement à la montagne de Malefor. Je n'avais donc plus rien à y faire en attendant que mes disciples et les sbires à ma dispositions fasses le travail que je leur avait laissé. Non c'est ce soir que je n'allais pas travailler, et probablement pas dormir non plus. La mélancolie m'avait guidé à Warfang dans laquelle j'avais réussi à pénétrer en profitant des souterrains et des égouts. Cette ville de créature haïssable. Toujours les ennemis des conquêtes de mes maitres. Pourtant, si j'ignorais tout des rues principales. J'avais suffisamment étudier les ruelles pour m'y déplacer sans difficultés. Et puis personne ne surveillait réellement les égouts. Je n'y ai croisé que deux guignols qui se sont vite retrouvés à patauger dans l'eau croupie. Je fais toujours dans la finesse et pas une tâche de sang cette fois. Je n'avais pas d'esclave sous la main pour leur faire nettoyer après tout.

Pourquoi étais je venu ici ? Je cherchais un dragon de foudre, un garde ou un mage. Peu importe, mais quelqu'un qui maitrisait cet élément pour l'apporter à Katryn. C'était le dernier élément dont nous avions besoin pour compléter le principe de la machine. Une fois en notre possession, nous pourrons mettre le plan à exécution. Mais fallait il encore trouvé quelqu'un qui sache utiliser correctement ce pouvoir. Ce qui n'était pas gagné car hormis les gardes et les magiciens, je n'avais pas beaucoup de chance d'en croiser à cette heure tardive. Mais me promener de jour risquait de trop attirer l'attention.

Mais j'avais bon espoir, et si jamais je ne trouvais pas quelqu'un tel que je le recherche, mon instinct me criait de débouler en ces lieux. Et comme mon instinct m'avait fait rencontré Katryn, je lui faisais encore confiance. Il lui arrivait de se tromper, mais étant immortel et réanimable, je n'avais rien à craindre en ces lieux. Et même s'ils veulent m'enfermer, je n'aurais qu'à déployer mes pouvoirs pour me tuer et réapparaitre à la maison.

Mais au détour d'une ruelle, je découvris avec horreur une petite cabane de fortune construite dans un tas de déchets. Trop petite pour provenir d'un adulte… Cette cité était écœurante. Dire qu'ils laissent des jeunes vivre dans la rue, alors que cette cité est soit disant un modèle de la prospérité des dragons. J'osais espéré que ce lieu appartenait à une taupe. Mais l'odeur et les marques me laissaient supposer qu'il s'agissait là d'un abris de mendiant pour dragon.

Curieux je m'approchai, ce tas d'immondice faisait office d'une cabane. J'avais moi aussi connue cette vie. J'ai toujours été rejeté, éclipsé et détesté pour ce que j'étais. Même avant d'être un vampire. Heureusement qu'Aonir était là pour m'aider à affronter ce monde. Et peut-être que ce petit avait besoin d'aide lui aussi. J'entendis alors des pas s'approcher. Des petits pas. Pas de quoi m'inquiéter. Les bruits s'arrêtèrent net, et je me sentis observé. Je tournais alors doucement la tête pour apercevoir une petite qui devait être à l'origine de cet aménagement. A son âge vivre dans la rue ? Et dire que je trouvais Cynder cruelle avec les enfants… Elle n'était même pas adulte et déjà seule et à la rue.

"On en voit des choses le soir à Warfang…"

J'avais prononcé ses mots en souriant sur mon ton mêlant la lassitude et la plaisanterie. A la voir, j'avais bien du mal à y croire que Spyro puisse faire presque pire que Cynder. Lui qui était au côté du "bien", laisser des enfants dans la rue c'était peut-être normal pour un dragon violet. Après tout, ils n'avaient probablement pas éveillé leur potentiel magique et donc n'avait aucune utilité en ce bas monde. Comme moi, même avec plusieurs millénaires on peut encore être surpris par l'attitude des gens.
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Akyria

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMar 12 Mar - 23:16

Je continuais de bloquer. Cet endroit, cette ruelle, avait toujours été vide de visiteurs depuis aussi longtemps que j'étais apte à me souvenir. Sans exagérer d'aucune sorte, je pourrais même affirmer qu'elle semblait coupée du reste du monde. Au point où j'avais pu y passer un temps commensurable à tester et parfaire mon déguisement sans que je ne sois surprise, pas même une seule fois. Comment alors se faisait-il qu'il y ait quelqu'un, un dragon, d'une envergure pareille qui plus est, juste sous mes yeux. Etait-il possible que j'hallucine ? Les constants picotements sur ma peau, signe que ma magie était active, m'indiquaient tout le contraire : j'étais pleinement éveillée.

Devant moi, de dos, le visiteur avait fini par s'appercevoir de ma présence et d'un geste simple, avait tourné la tête dans la direction, me jetant un regard dans lequel je me perdais un court instant. J'étais incapable de détourner les yeux face à ce visage qui s'offrait à ma vue. Le plus marquant était sans conteste ses yeux, d'un rouge sanguin, puis vint le reste, de ses longues cornes à ses crocs d'une envergure impressionnante.

Le dragon ne ressemblait en rien à ce que j'avais eu l'habitude de voir au sein de la cité. Mais je n'avais jamais entendu parlé de quelqu'un comme lui, même parmi les commérages de marchands. Habitait-il non loin ? Etait-il arrivé depuis peu ? Mes pensées furent interrompu par sa voix, un ton sonnant courtois, pouvant à la fois passer pour monotone, mais avec une pointe d'émotion. J'étais surprise. Cherchant à me ressaisir, je cherchais aussi mes mots pour m'adresser à l'incconu.

"Excusez-moi, monsieur ? Êtes-vous perdu ? Puis-je vous aider ?"

L'effet de surprise passé, je reprenais peu à peu consistance dans mes manières et m'encourrageais à faire preuve de sociabilité. Lentement, tâchant de mon mieux pour démontrer que je n'étais pas ici pour chercher conflit, je m'approchais. M'envoyant bien mieux mon visiteur impromptu, je découvrais par la même le reste de son corps auquel j'avais l'impression qu'il manquait par endroit des pans de chair.

"Oh là là, vous... vous avez l'air blessé !" poussais-je, m'inquiétant avec honnêteté, jetant des regards alarmés à droite et à gauche à la recherche de quoique ce soit pour soulager mon visiteur, espérant pouvoir l'aider prestement, et quittant donc le dragon rouge des yeux un instant.

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Malacay

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMer 13 Mar - 18:40

La petite dragonne blanche, aussi pure sa couleur puisse être, me renvoyait à un âge où nous avions essayer de nous cacher avec Aonir des mortels pour demeurer introuvable et notre malédiction bien à nous. Cette ruse avait échouée car dés lors que l'on se concentre suffisamment, on ressent l'énergie bouillonnant à la surface de notre corps. Les ténèbres permettent de dissimuler correctement, mais ne sont pas infaillibles. Avec un peu plus d'entrainement, on ne sentira même plus qu'elle utilise sa magie en surface. Elle avait un certain don, c'était sûr pour pouvoir utiliser ce sortilège que j'avais abandonné face à son inefficacité sur un vampire. Car avec l'illusion ou non, il faut une cape de ténèbres pour résister à la lumière, et celle ci demeure toujours visible.

Sa petite voie d'adolescente me sortit de mes pensés. Elle me proposa son aide ainsi que de me demander si j'étais perdu. Peut-être à vrai dire. Ou peut-être étais je exactement là où je devais être. Allez savoir… Elle remarqua alors mes voiles en lambeaux de chair. Rien de grave heureusement mais la petite eut l'air de s'en inquiéter. Je lui fis un signe de patte pour tenter de la rassurer avant de dire.

"Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, ces blessures sont cicatrisés depuis bien des siècles."

Mais un autre point me fit tiquer. Démontrant une certaine éducation et noblesse d'esprit auxquelles je n'avais jamais eut vraiment droit auparavant. Je relevais le regard pour contempler un peu le vide avant de rabaisser mes yeux vers elle.

"Monsieur ? Je crois bien que je n'ai jamais eut l'honneur à ce que l'on m'appelle ainsi. D'ordinaire en me voyant, les gens fuient ou m'agressent, me rabaisse ou cherche à m'intimider. Il est bien rare que l'on m'adresse poliment la parole."

Suite à cette petite réflexion à vois haute, j'observais d'un regard l'entrée de la ruelle. Puis je revins sur le sujet qui m'avait intrigué ici en me décalant pour qu'elle puisse voir que j'avais laissé son abris de fortune intact.

"J'ai longtemps cru que la prestigieuse cité des dragons sacrés ne laisserait pas dormir un jeune dragon dans la rue, mais encore une fois je vois que la réalité est tout autre… Cela me désole de l'apprendre."
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Akyria

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMer 13 Mar - 19:24

Je m'affairais avec beaucoup de sérieux à la recherche de quelques bandages de fortune, inquiète que j'étais de l'état du dragon à mes côtés. Mais tandis que je furetais du regard alentours pour trouver quoique ce soit d'utile, le grand reptile écarlate prit la parole, me coupant dans mes élan, cherchant à me rassurer sur l'état de sa santé. En toute franchise, il m'était difficile d'accepter l'idée que de telles blessures pouvaient s'être figées ainsi, bien que cicatrisées sûrement, puisqu'il l'affirmait. Après tout, qui aurait raison de mentir si il souffrait ?

Lui faisant confiance, persuadée qu'il connaissait bien mieux son propre état que quiconque, je cherchais à calmer la rapide inquiétude qui m'avait saisi jusqu'alors, m'asseyant simplement à même le sol, sans faire davantage de manières. je poussais brièvement un râle de soulagement qui s'évanouissait aussitôt dans l'air frais de la nuit. Lui aussi semblait lever les yeux au ciel un instant, avant de les rabaisser sur moi, afin de reprendre la parole.

L'adulte semblait réagir à la manière dont je m'étais adressé à son égard. J'haussais un sourcil, un peu désemparée par sa réaction. Il complétait, soulignant qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de politesse ou même tout simplement d'une banale rencontre. Les dragons semblaient guère portés à entammer la conversation avec lui. J'allais objecter mais n'en eu guère le temps, l'attention de l'ainé se portant presqu'aussitôt sur ma pitoyable cabane.

Sans doute avait-il compris que ma présence en ces lieux indiquait vraissemblament que j'étais la résidente de cet abri de fortune. Il critiquait alors ouvertement la manière dont Warfang agissait, laissant les miséreux livrés à eux-même. Pourtant, loin d'une simple colère, j'avais l'impression que, dans son ton, se trouvait surtout une pointe d'empathie. Sans doute avait-il lui aussi connu pareille vie à une époque, potentiellement lointaine, puisqu'il avait mentionné que ses blessures dataient d'il y a plusieurs siècles. J'ignorais même qu'un dragon pouvait vivre si longtemps.

J'opinais simplement de la tête, cherchant à cacher ma tristesse et ma honte. C'était mon logement, je ne pouvais changer ce fait et il était donc vain de chercher à cacher la vérité. Tout comme il était évident que Warfang n'était pas l'incroyable et prestigieuse cité que tous vendaient. Elle était, au contraire, on-ne-peut plus classique dans sa manière de fonctionner, découpée en différentes strates sociales, certains ayant la chance de monter mais la plupart de se retrouver en bas au moindre faux-pas. Je recentrais mon attention sur mon interlocuteur.

Surprenamment, derrière son apparence que d'autres auraient trouvé repoussante voire terrifiante, je percevais plutôt une sorte de tendresse aquise au cours d'une très longue vie. Il avait dû en voir, des choses, exploré mille et uns lieux, et acquis une somme astronomique de connaissance. Je me demandais si cela aurait été malpoli de demander à bénéficier d'un tel puit de connaissances. A nouveau, je fixais la Lune. Bientôt, mon petit grimoire, bien rangé dans la sommaire sacoche de cuir pendant à flanc, s'effaçerait, tout comme avait tendance à faire ma mémoire. Certes, depuis que j'apprenais à canaliser ma magie, les crises d'amnésie s'étaient montré moins graves qu'auparavant. Mais j'ignorais tout du mal qui me rongeait. Je ne perdais rien à me renseigner.

"Dites monsieur... " commençais, espérant ne point le faire tiquer. Car bien qu'il avait affirmé ne pas avoir l'habitude de ce genre de politesse, il n'avait pas non plus précisé si cela lui convenait. "Vous avez dit avoir vécu longtemps... Alors, peut-être... connaîtriez-vous un soigneur ?" Ajoutais-je, sans grands espoirs d'avoir une réelle réponse.

Après tout, nous venions à peine de nous croiser, par total hasard, dans une ruelle habituellement déserte et donc, par définition, plutôt mal famée. Néanmoins, j'acceptais de prendre ce risque. Au risque de passer pour impatiente, il fallait que les choses progressent, que les choses avancent.

"Voyez-vous... je suis 'malade', en quelques sorte. Je n'ai plus personne, et vis seule ici, à warfang. La ville n'a que faire des orphelins ou des malades. J'ai été naîve. Mais j'espérais pouvoir trouver et payer un remède un jour. J'ignore cependant le temps que ça prendra ou si j'ai le temps devant moi pour cela. Donc s'il vous plaît, si vous connaissez quelqu'un, dites-le moi, monsieur."

J'avais parlé avec précipitation, beaucoup trop vite, au point où je me demandais si j'avais été intelligible et craignant avoir ruiné l'ambiance. Je comprenais pas pourquoi j'avais tout déballé ainsi. Aucun des dragons que j'avais cotoyé depuis mon arrivée ne savaient pour mes crises. J'en avais parlé à quiconque.

Alors pourquoi ce dragon là ? Il dégageait quelque chose de familier. Incompris. Ostracisé. Blessé. Voyais-je en lui le dragon que je pourrais devenir à force de rejet et de violence à mon égard ? Une dracène âgée, certes, mais durement marquée par la haine absurde de certains dragons ? Ce n'était pas farfelue comme pensée, j'avais déjà subie des aggressions, sitôt instalée dans la ville draconique.

Pourtant, le dragon écarlate se tenait là, bien devant moi, signe incontestée qu'aussi dure soit la vie, tout n'est pas perdue. De plus, je venais tout juste de découvrir mes pouvoirs. Tout ne faisait que commencer. D'ailleurs, avec toute cette agitation, la rencontre, la conversation et le reste, mon mana s'était un peu mis à crépiter. J'avais eu de la chance que mon camouflage n'ait pas été percé à jour.

Redoublant d'efforts, je brimais discrètement son flot. Je devais absolument apprendre à en contrôler l'intensité. Juste assez d'énergie pour me cacher, mais pas trop au risque d'être détectée par n'importe quel dragon un peu sensible.

Etant plus calme, et satisfaite de ma stabilité, j'attendais patiemment la réponse de l'ancien.

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMer 13 Mar - 22:08

La jeune dragonne s'arrêta de chercher après que je l'ai informée de mon état de santé qui demeurait stable. C'est bien la première fois que quelqu'un s'inquiétait pour moi. Hormis Aonir et mes disciples vampires, évidemment, il était bien rare que quelqu'un ne voit pas en moi la menace que j'étais. Après tout, le vampire originel, pour le commun des mortels est une menace.

Cependant, mes propos semblèrent la perturber. Mais elle n'eut le temps de répondre que j'enchainais sur sa cabane. Ce n'était pas d'elle qu'il fallait avoir honte, elle n'y était pour rien, c'était plutôt du système qui la laissait là dont il fallait avoir honte. Mais que pouvons nous y faire. Seul le monde d'Aonir pourrait changer les choses. Malheureusement, il est rejeté tout comme moi parce qu'il est un vampire éternel et invulnérable. Mais Aonir est bien plus calme et patient dans ses méthodes. Après tout, il a réussi à bâtir un monde où vampire et mortels coexistent avec ses six fidèles. Moi en revanche, je me retrouve à être le sous fifre d'une reine stupide en guerre avec son époux couard et lâche. Crédibilité du vampire originel ? Zéro ! Et il en a toujours été ainsi. Mais lorsque j'aurais voler toute la magie des dragons, peut-être que j'aurais l'occasion de faire quelque chose de bien pour Aonir et de rendre notre rêve réalité. Pouvoir se retrouver dans son système sans plus craindre les dragons de l'extérieur de sa société.

Puis vint une question. Une question très intéressante. Soigneurs ? Ô, j'en ai connu à travers les siècles, de tout type et de tout genre. Et les rumeurs font aussi mentions de brillants herboristes et guérisseurs dans chacune des factions et même en territoire neutre. Mais tout dépendait de quoi elle voulait se soigner.

"J'en ai connu, des bons et des moins bons, des brillants guérisseurs comme des incroyables soigneurs. Mais tout dépend de quoi l'on veut guérir. Qu'elles sont les symptômes ? Je pourrais peut-être orienter plus précisément la recherche ?"

A vrai dire, il y avait tellement de type de maladie et de soigneur que je ne savais comment lui affirmer avec certitude que d'aller voir untel allait l'aider. Et avec toute ma compassion pour cette jeune dragonne, il était inutile de l'orienter vers un mauvais choix. Je devais donc en apprendre un peu plus. Parce qu'après tout, j'ai moi même trouvé le remède contre la mortalité donc on doit pouvoir trouver de tout. Je ne rajoutais donc rien, analysant sa réaction en écoutant sa réponse. Il y avait bien quelqu'un suite à mes siècles d'existance capable d'aider cette petiote.
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Akyria

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyMer 13 Mar - 22:46

Le dragon écarlate qui se tenait non loin semblait pensif un moment, réfléchissant sans aucun doute à si il détenait de la réponse à ma question. Le voyant ainsi en train de penser, j'en déduisais qu'il n'était probablement pas opposé à l'idée de m'aider. Cela avait le mérite de me soulager. Certes, ma situation à Warfang s'était améliorée durant les temps que j'avais passé à parfaire mon simulacre d'identité publique, mais je ne pouvais décemment pas affirmer avoir concrètement progressé pour autant. Vint alors la question du dragon, confirmant qu'il connaissait nombre de noms mais que, sans connaître les symptomes, il ne pourrait m'aiguiller.

Cette situation était plutôt juste. En effet, sans connaître la situation précise d'un patient, donner une adresse aléatoire serait vain, voire même contre-productif. Cependant... Pour la première fois depuis le début de la rencontre, j'étais prise d'un doute. Etait-ce vraiment la meilleure des idées que de donner ce genre d'informations à un inconnu ? J'avais fait tant d'efforts pour cacher qui j'étais. Si j'en dévoilais trop, ma couverture serait grillée et je pourrais être mise en danger. Ou pire, si on apprenait qu'une dragonne noire pouvait s'imiscer ainsi dans Warfang, cela ne risquerait-il pas de déclencher la panique ? N'importe qui serait soupçonné et les dragons noirs seraient encore davantage suspectés de vouloir semer le trouble.

En mon for intérieur, les pensées affluaient les unes après les autres, se nourrissant de ce scénario cauchemardesque qui venait de germer dans mon esprit. La fissure se réveillait alors de sa torpeur, semblable à une bête affamée, traquant chaque émotion, chaque souvenir, se délectant de mes peurs. Tout cela ne dura qu'un instant mais me sembla interminable. Puis, comme à chaque fois, le silence.

A l'extérieur, rien ne semblait avoir changé, aucun signe ne semblait trahir ce que je venais d'affronter hormis, peut-être, une goutelette ayant perlé sur ma joue sous l'émotion. Je glignais un instant les yeux, cherchant très rapidement à me réorienter, sortant de mon absence mentale. La crise passait et avec elle, je recollais les morceaux de la conversation. C'était ironique comme situation. Qu'au moment même où me questionne sur mes symptomes, ceux-ci se manifestent justement, bien qu'invisible aux yeux d'autrui. Difficilement, je recentrais mon focus sur le dragon rouge sang et ses questionnements. Si je mettais trop longtemps à répondre, cela finirait par se remarquer.

"J'ai... ces crises... Le monde semble se dérober sous mes pattes, le temps se stoppe, l'émotion explose avant de disparaître. Puis tout devient noir, comme ce jour... où j'ai été attaquée..." articulais-je avec beaucoup d'efforts. "Parfois, j'en oublie ce que je faisais. Ou je me réveille sans savoir où je suis.

Depuis combien de temps cela durait, déjà ? En toute objectivité, je ne savais plus et ne le saurais probablement jamais. Ma mémoire était volée, dérobée, par quelque chose au fond de moi. Un trou effrayant que je ne sais comment guérir. La crise passait, mais ses effets étaient encore bien présents. Si je l'avais pu, je me serais sans doute glisser sous quelque chose et me serais recroquevillée. Mais je le pouvais, pas alors que j'avais quelqu'un potentiellement apte à m'aider.

Tant bien que mal, je cherchais déséspérement à cacher ces tremblements qui grondaient sous ma peau, menaçant de trahir ma nervosité. Je devais tenir bon. Tenir bon aujourd'hui pour aller mieux. Dans un ultime effort, je soutenais le regard du doyen cramoisi. Je le regardais, essayant de deviner ce qu'il pouvait bien penser d'une faible orpheline telle que moi. Je pensa qu'il devait me comprendre, pour m'écouter ainsi. Sans trop réfléchir, j'ouvrais la bouche

"Vous aussi, vous souffrez, monsieur ? Quand j'ai voulu vous aider, vous m'avez dit que vos blessures étaient vieilles. Mais c'est le corps, ça. Moi, j'ai mal à l'intérieur. J'ai peur de ce qui est en moi... Mais j'ai surtout peur des autres. Vous aussi... je crois ? Vous avez dit avoir été attaqué aussi..."

Que pouvais-je être sotte. Je ne le connaissais pas, peu probable qu'il me réponse systématiquement. Pourquoi continuais-je alors de parler ? Pourquoi je voulais lui parler ? 'Il est comme moi' ? Quelle pensée absurde. 'Je veux être comme lui' ? Déjà plus proche de la réalité. Mais ça se voyait qu'il s'était battu. Tout son corps en témoignait. Peut-être même avait-il tué. Je posais un instant ma patte sur ma tête, prise d'un vertige. Ce jour-là aussi, quelqu'un a voulu tuer. On a voulu me tuer. Serais-je contrainte de le faire moi-même pour survivre ? Je devais laisser ça de côté, me concentrer sur le dragon rouge. Je m'excusais pour mon instabilité. Cette soirée demandait vraiment beaucoup de moi.

A la surface, un crépitement noir effleura mes écailles.

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyJeu 14 Mar - 21:29

La petite mit un petit moment avant de me répondre. Me laissant le temps de pencher la tête sur le côté, me demandant ce qu'il lui arrivait. Je ne voyais rien, mais je me demandais si quelque chose n'allait pas. Elle se posait certainement des questions sur moi et ce qu'elle pouvait me dire. Heureusement, elle n'avait rien à craindre venant de moi. Malgré ma couleur pourpre, j'étais bien un dragon des Ténèbres et de la Peur. Mais en cet instant, j'essayais de me concentrer pour voir si je parvenais à analyser plus précisément via la magie ce qu'il lui arrivait. Mais hormis son pouvoir d'illusion, rien ne me vint. Pas d'attaque, pas de coup… Rien. Au bout d'un certain temps, j'intervins tout de même inquiet.

"Tout va bien ?"

Mais l'instant d'après, elle reprit ses esprits, ou tout du moins la parole. Évoquant une crise qu'elle venait de traverser semblait il. Des crises du genre traumatisme à première vue. Un moment de panique et le cerveau part en sucette une fraction de seconde. Elle parle d'une sorte de perte de mémoire. C'est curieux, peut être un neurologue ou psychiatre pourrait l'aider. Je n'en connais pas personnellement ici à Warfang, mais cela devrait bien pouvoir se trouver. Mais je ne suis pas certaine que la médecine traditionnelle ou magique puisse beaucoup l'aider. Le trouble a l'air plutôt d'origine psychologique car elle avait dit "comme ce jour où j'ai été attaquée". Je pense, je crois que c'est un traumatisme. Attaquée à son âge… C'est pitoyable, même moi je n'attaque pas les gosses. Enfin, pas tous tout du moins. Et pourtant je ne suis qu'un vulgaire vampire. Même affamé je privilégierais une proie adulte, à un enfant même méchant et insupportable. Bon, aussi parce que j'ai un gros appétit, mais bref…

Elle me demandait alors si je souffrais et immédiatement je pensais socialement. Je n'eu pas besoin de comprendre ses explications pour savoir où elle voulait en venir suite à ces premiers propos. Est-ce que je souffrais ? Disons que c'est l'énergie qui me fait avancée depuis toujours. Souffrir au quotidien dans l'espoir qu'un jour Aonir puisse vivre heureux. C'est beau ce que je pense… Vivre dans la douleur pour protéger celui que l'on aime tout en restant loin de lui pour garantir la sauvegarde de son héritage. Il y a tant de choses qui me font souffrir, de la plus bégnine, à la plus forte. Mais c'est cette énergie qui m'anime et me fait avancer.

"Je comprends. Je souffre depuis des milliers d'années pour répondre à la question. Que ce soit à cause des autres ou de moi-même. J'ai été attaqué tout au long de ma très longue vie, pour différentes raisons. Et je sais qu'encore demain, je serais encore la cible d'une attaque. Je suis moi même prisonnier d'un cycle de violence et de haine qui m'oblige à me battre tous les jours pour me protéger. C'est peut-être de ma faute quelque part. Ma curiosité scientifique m'a fait prendre ce risque et aujourd'hui, même si je ne regrette rien, je suis coincé dans ce cycle."

Je réfléchis un peu à ce que j'allais lui répondre ensuite quand à sa première question. Un soigneur ne fera jamais l'affaire, ni même un guérisseur. A moins que l'on découvre sous peu les éléments liés aux autres émotions j'ai vraiment très peu d'espoir qu'elle s'en sorte ainsi. Mais comment le lui dire ? Et comment être sûr que j'avais raison ? C'était difficile d'interpréter ce genre de problème et le comprendre vraiment. Il fallait parfois des années, des siècles et certains même n'en guérissaient jamais. Mais je ne voulais pas la décevoir.

"Le mal qui t'anime est fort. Ton anxiété attaque le fil de tes pensés. Je pense que tu dois trouver quelqu'un dont la peur est son domaine. Quelqu'un qui maitrise ces émotions et trouver ce quelque chose qui fait vaciller ton esprit avec lui. Ton remède sera un travail sur toi même à mon avis et quelqu'un devra t'accompagner pour t'aider. Ce quelqu'un est peut-être ici à Warfang, mais il n'y aura que toi pour le savoir."

J'espérais l'avoir convaincu à mes propos. Et surtout qu'elle avait compris qu'elle avait besoin de s'entourer d'une ou plusieurs personnes de confiances pour ne jamais rester seule. Mais surtout, et j'insisterais encore là dessus ensuite. Il fallait qu'elle découvre le nœud du problème en travaillant sur elle même.

"Je pense qu'il y a plusieurs méthodes pour traiter ce problème. De la plus dure à la plus douce. Mais ce sera à toi de voir qu'elle manière te convient le mieux et avec qui tu veux faire se travail."

Puis je soupirais, le moment était aux excuses à présents. Car même si je le voulais, je ne pourrais la prendre sous mon aile pour différentes raisons. Je ne craignais pas mes disciples, ils comprendraient la situation. En revanche, les autres du clans des Ténèbres n'étaient pas si tendre avec les enfants et je ne voulais pas la risquer là-bas. Je baissais la tête, fixant le sol au pied de la dragonne.

"Je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider davantage. Sache que j'aimerais faire plus si je le pouvais, mais cela n'est pas dans mes moyens…"
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyJeu 14 Mar - 22:31

Il m'avait répondu sans détours. Ce dragon, à peine rencontré, avait été honnête et respectacle à mon encontre. Qu'importe l'âge qu'il avait et l'insignifiance que je devais représenter du haut de mes quelques hivers, il n'avait pas rechigner à enviager mes questions et y apporter satisfaction. Malgré sa considération à mon égard, les mots qu'il avait tenu avaient été difficiles pour moi à avaler. Malgré sa longue longétivité, il ne savait comment m'aider. Il appuyait tout particulièrement sur le fait qu'un remède traditionnel aurait peu d'effets, que je devais trouver quelqu'un de plus spécialiser.

J'eu une mine d'étonnement et de réflexion à la mention d'une aide potentielle auprès d'un dragon de peur. Pis une honnête mine déconfite à l'idée de devoir trouver des gens de confiance. Après tout, j'en avais eu, à l'époque. Et j'avais sciemment choisi de les quitter justement pour trouver un soin à mon mal. Je n'arriverai guère à me convaincre de retenter l'expérience. Cela reviendrait à nouveau à faire peser le poids de ma souffrance sur des proches.

Dépitée, je déglutissais à cette idée. Cela était peut-être un caprice, mais j'arrivais vraiment à accepter l'idée. Rares étaient les dragons avec qui je m'entendais. Plus rares encore ceux avec qui je tissais des liens durables. Avais-je rêvé ou avait-il poussé un soupir ? Quelque chose semblait le tracasser. Un sujet sans doute sérieux puisqu'il n'en parlait pas directement, lui qui avait été sincère du début à la fin. Intriguée, je m'apprêtais à le questionner mais sa reprise de parole me surpris, étouffant ce que j'allais prononcer.

Il s'excusait. Et bien que touchant, je n'estimais pas que cela était nécessaire. Certes n'avait-il pas de solution toute prête pour moi, qu'il pourrait me donner de lui-même. Mais il m'avait écouté et avait sérieusement réfléchi à ma situation. Il s'excusait, mais ça sonnait... un peu à côté de la plaque ? Ce n'est qu'à cet instant que je remarquais qu'il avait étité mon regard, fixant un point juste devant moi. Pour la première fois, j'eus l'impression qu'il me cachait quelque chose. Avait-il eu une idée ? Pensait-il à une piste qu'il n'osait évoquer ? Me pensait-il trop jeune et fragile ? Voulait-il m'épargner des tracas ? De la souffrance même ?

Toutes ces pensées fusaient à toute vitesse dans ma tête, furtives et aussitôt remplacées par d'autres. De gré comme de force, je les faisais toute taire une à une avant de souffler et de relever la tête. A nouveau, j'observais son corps volumineux, faisant presque tâche dans la petite ruelle de Warfang. Je repensais au reste de la conversation, de tout ce qu'il avait dit jusque là. On m'avait souvent dit que j'étais pas très manuelle mais que je me débrouillais en étant perspicace. Qu'est-ce qu'un adulte aussi grand, vieux et fort pouvait bien avoir à cacher à une minuscule dracène comme moi ? Je balayais la tête. Cela ne servait à rien d'essayer de deviner, je ne lisais pas dans les esprits.

Prenant mon courage à deux pattes, je sautais le pas.

"Vous avez pensé à quelque chose Monsieur ? J'ai cru vous voir hésiter." Commençais-je, ne voulant aucunement l'offenser et n'étant pas moi-même sûre de mon affirmation.

"Si vous le voulez bien... J'aimerai savoir. J'aimerai tout savoir. Qu'importe si c'est difficile ou dangereux. Qu'importe si je dois me battre ou souffrir pour cela. Si je ne peux pas y arriver aujourd'hui, je travaillerai pour pouvoir le faire demain."

Je m'arrêtais un instant de parler. J'allais trop loin. Je n'étais rien ni personne. Je n'avais pas le droit de faire un tel caprice et d'exiger quoique ce soit. Encore moins à un dragon qui n'avait été que déjà trop patient à mon égard. Mais j'étais jeune. Bête, naîve et pleine d'inssouciance malgré les horreurs que j'avais déjà subie.

...

Lui parler ? Ne pas abandonner ? Le convaincre ?

...

Je devais l'avouer, c'était de belles pensées, pleines d'un espoir absurde et d'une probabilité vaine. Pourtant, j'en avais gros sur le coeur. Quelque chose cherchait à me pousser en avant. A avancer, progresser.

Stagner ... mourir

Cette pensée-ci était effrayante mais vraie. Si je restais ici, j'allais disparaître, d'une manière ou d'une autre. Je devais faire bouger les choses, de moi-même.

Il vit ... milliers d'années. Comment ...?

Encore une réflexion intéressante. Aucun dragon n'a une aussi longue vie. Pas sans secrets. Encore plus si le dragon en question n'a eu de cesse de subir des violences et des assauts.

Je m'étais fin à mon monologue intérieur. Je venais d'avoir une idée absurde. Lentement, mine de rien un peu fatiguée de ma journée, je me dirigeais vers mon abri de bric et de brac, sans un mot. Fouillant à peine un instant à l'intérieur, j'attrapais un morceau de charbon, taillé, que n'importe qui comprendrait, en le voyant, qu'il s'agissait d'un crayon de fortune.

Revenue à ma place initiale, je déposais ma sacoche de cuir, en sortait mon précieux journal magique, et l'ouvrait. Les anciennes pages s'éffaçaient alors, baignée dans les rayons de l'astre lunaire. Et, profitant que les pages soient de nouveau vierge, je traçais au fusain plusieurs formes, maladroitement, me servant de mes leçons et ma mémoire rapiécée.

Quand je me redressais, deux cercles concentriques étaient visibles, sur lesquels étaient maintenant visibles plusieurs runes peu communes en ces terres. Je fixais à nouveau le dragon rouge sombre alors que j'attrapais à portée un morceau de verre abandonné là par un passant quelconque.

Je fixais à nouveau la Lune, seule ultime compagnie que j'avais réellement dans cette cité infâme. La Lune, toujours présente dans ma mémoire, me rendant toujours visite à chaque cycle. Je laissais échapper un soupir dans l'air frais. Je m'apprêtais à faire une bêtise, selon moi. Mais j'étais aussi convaincue que c'était ma dernière chance.

Ramenant mon regard sur le dessin que j'avais réalisé, je glissais le morceau de verre sur la paume de mon autre patte. Un fin et léger écoulement rougeatre tombait sur les deux cercles, tâchant ces derniers. Je me sentais stupide. Mais le déséspoir conduit à bien des gestes irationnels. Ignorant si mon interlocuteur m'écoutait ou non, j'entamais une explication.

Il y a longtemps, une jeune dracène noire vivait avec ses parents. Ceux-là étaient marchands. Très Doués, héritiers d'une très longue lignée qui avait voyagée à travers le monde. S'installant partout, commerçant avec tout le monde, ils apprirent de nombreuses coutûmes. Mais aussi bien des légendes que les deux dragons tentèrent de transmettre à leur fille. Parmi tous les rites que la fillette appris, il y avait un serment, honoré par le sang, où l'on promettait de ne jamais mentir à la personne en face.

Faisant une pause, je regardais à nouveau le dessin. Je manquais nettement de pratique et mes connaissances étaient imparfaites. Sans doute avais-je même sacager une ou deux runes. Mais l'intention comptait plus que la justesse du tracé. Du moins, c'est que je pensais.

"Quand aux légendes, deux ont bercées la gamine noire. La première parlait d'une grande dragonne d'ébène, féroce au combat, mais tendre en son coeur. Jadis maléfique, mais ayant trouvé appaisement en son âme. La seonde parle de très vieux dragons. Les yeux tristes, sortant uniquement la nuit, et cachant leur souffrance. Des sages immortels, que la lignée de la fillette respecte."

Je me taisais et baissais la tête. Ce geste était autant pour moi, pour me calmer et anticiper la suite, que pour le dragon rouge, en guise de respect. Et quand, enfin, je me sentais prête, je coupais net mon mana. L'effet ne se faisait aucunement attendre. Comme une ombre, je disparaissais presque complètement. Sans mes blanches écailles, ayant repris leur couleur naturelle, je ne reflétais plus la lumière lunaire. Sans ça, la ruelle était bien plus sombre. Quand à moi, j'avais pas bougé. Mais je fixais désormais le doyen de mes yeux ambrés.

"Je suis désolée, j'aurai dû commencer par me présenter. Je me nomme Akyria. Orpheline d'une très longue lignée de commerçants. Et vous, monsieur, vous êtes un sage de l'histoire. Est-ce que je me trompe ?"

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyJeu 14 Mar - 23:44

Elle semblait avoir bien vu que j'avais hésité à lui proposer de la prendre avec moi pour l'aider. Mais je n'ai jamais eut de descendance et m'occuper d'une dragonne sera sûrement au delà de mes moyens. Et qu'en penserait Aonir ? Même si je sais qu'il comprendrait, cela ne risque pas d'entacher notre relation ? Mais surtout, que penserait elle de moi et des mes dessins que l'on qualifierait de démoniaque par le comment des mortels. Arracher la magie des autres pour l'offrir à une dragonne qui ne souhaite que voir la technologie se développer en provoquant un maximum de chaos. Elle ne me suivra pas. A moins qu'elle ne soit une porte de sortie ? Mais je ne veux pas risquer sa vie pour mon petit plaisir. Tsss... Je suis Malacay, un vampire éternel, j'ai tué des milliers de gens et voilà que je cogite à un plan pour m'évader une fois mon plan exécuté par le biais d'une gamine ? Ce soir est vraiment plein de surprise.

Et que puis-je pour elle ? Je peux essayer de l'aider, mais je ne suis ni médecins, ni guérisseur, ni un modèle à suivre… Que puis-je lui apporter hormis la pire malédiction du monde ? Vampire raisonnait dans mon esprit. Je peux lui offrir du temps, au puéril de sa vie. C'est tout ce que je peux lui apporter. J'allais pour lui répondre, lorsqu'elle partit chercher dans son abris, un crayon de charbon. Qu'allait elle faire ? Je reconnus immédiatement des runes bien que maladroitement dessinées. Que devais je faire ? Je connaissais ce symbole. Le dessin ne fonctionnerait pas ainsi, mais j'étais touché par tant de dévouement et de volonté. Elle se griffa la patte avec un morceau de verre et quelques gouttes de sang coulèrent sur le dessin. Mes nasaux humèrent cette douce odeur, mais je m'abstint de réagir. Tendant plutôt l'oreille pour bien saisir la subtilité de l'histoire qu'elle me contait là. Était ce la sienne ? Serait elle une dragonne noire de ténèbres ? A vrai dire, cela ne m'étonnerait pas de l'apprendre. J'avais bien sentis son sort, mais à vrai dire je n'osais imaginer qu'il s'agissait d'une dragonne noire en ses lieux bien que ceci explique nombres de choses et notamment sur son choix et sa volonté de camouflage.

Elle acheva son histoire et enchaina sur les présentation alors qu'elle changeait d'apparence pour redevenir bien noire. Pauvre gamine, qu'est ce que tu faisais ici ? J'ignorais l'histoire de sa famille, mais je m'étais reconnu dans la deuxième légende ? Sage ? Était ce seulement possible que l'on nous considère ainsi par certain ? Même Cynder nous tuerais jusqu'au dernier si elle n'avait pas un intérêt à nous garder vers elle. Je devais faire erreur. Mais avant de lui répondre, je baissais les yeux et me mis à dessiner à mon tour le dessin qu'elle avait fait. Rejetant tout du danger que me faisait courir ce pacte de non mensonge. Mon symbole contrairement au sien s'illumina lorsqu'il reçu mon sang de vampire. Je m'apprêtais à faire une énormité, mais je ne pouvais abandonner cette petite à son ignorance. Je la pris par sa patte d'où le sang coulait encore, et la fit approcher de mon cercle avant de faire couler une goutte de son sang sur ce dernier. Dés lors, la lumière s'estompa et le pacte était scellé. Même Aonir n'avait pas eut la possibilité que j'accepte avec lui et pourtant il était tout pour moi. Mais elle… Je la connaissais à peine et pourtant j'éprouvais déjà une grande affection à son égard. Si je pouvais faire quelque chose de bien pour elle pour une fois, je serais comblé.

"J'ai inventé ce tracé en même temps que la magie des Ténèbres. Ce petit sortilège a été utilisé par nombre de mes maitres pour garantir l'honnêteté et la loyauté de leur sujets. Moi-même je ne l'ai jamais utilisé jusqu'à aujourd'hui. C'est un pacte de sang, simpliste, mais terriblement efficace. Il ne fait pas de mal en écrivant les caractères ainsi, mais permet de savoir quand l'autre lui ment. C'est un pacte que certain aujourd'hui qualifierait de bien malsain qui fut autrefois utilisé dans les messes de mariages de dragons des ténèbres."

Je m'interrompis là, observant la jeune Akyria. J'étais à mon tour prêt à me présenter. Mais je devais d'abord répondre à sa question.

"On ne m'a jamais considéré comme sage, ou bien je ne l'ai jamais su. Depuis toujours, j'ai été une aberration du vivant. Ma convoitise de l'éternité m'a causé bien des problèmes. Quand je travaillais dessus, on ne m'en croyait pas capable. Quand je l'ai découvert, on ma jalousé. Et après on m'a haïs. De cette haine j'ai cherché à nous protéger moi et mes semblables. Et j'ai conçu un sort nous permettant de renaitre à chaque fois que l'on parvenait à tuer l'un d'entre nous. Les millénaires m'ont valu beaucoup de noms. Le plus connu demeure les Ailes de Tréons, le plus grand Seigneur Noir que j'ai servis. Je suis le vampire originel Malacay."
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyVen 15 Mar - 0:51

Ayant attendu, longtemps, silencieusement, dans l'étreinte muette de la nuit, une quelconque réaction du dragon rougeatre, je n'avais même pas remarqué que, inconsciemment, je m'étais légèrement mise à trembler. De peur, évidemment, ayant sacrifié jusqu'à mon plus grand secret, cette identité factice que je m'étais promis de conserver en toute occasion sociale, d'inquiétude, aussi, que le grand dragon ne me prenne aucunement au sérieux, de honte, également, d'être là, pauvre dragonne imbécile qui espèrait un futur meilleur. Et tout ça en cette soirée improbable, digne d'un songe dénué du moindre sens.

Pourtant, les tremblements céssèrent. Pas d'eux-même néanmoins. Doucement, l'immense reptile avait saisi ma patte, me ramenant par la même à la réalité. La tirant sans la moindre difficulté, il l'amena au-dessus d'un dessin qu'il avait sans doute tracé sans que je m'en rende compte, encore une fois perdue dans mes pensées. Et alors qu'une nouvelle goutte de mon sang perlait, j'observais son cercle diffuser une douce lumière, brillant d'un nouvel éclat au moment où le liquide le touchait, avant de s'éteindre subtilement. J'étais ébahie, sincèrement.

Tant de fois avais-je été contrainte d'apprendre ce dessin, de répéter le tracé, par coeur. Tant d'autres je l'avais vu utilisé, en diverses occasions, lors d'échanges commerciaux. Pourtant, jamais, pas même une seule fois, ne s'était-il allumé. Etait-ce par erreur de tracé ? Par mauvaise foi de la personne qui le dessiné ? Par sabotage volontaire pour fausser les négociations ? Je l'ignorais. Ce que je savais, cependant, c'est que ce pacte-ci était un vrai, parfaitement fonctionnel. Je le savais sans trop savoir comment. Et les paroles de mon ainé me le confirmait.

Le dragon cramoisi se revendiquait créateur même de cette forme de serment, en même temps que la magie des ténèbres. Naturellement, en temps normal, il y aurait de quoi douter. Mais il avait veillé en tout point à dire la vérité dès le départ et avec l'accord marqué qui était maintenant effectif, il avait maintenant encore moins d'intérêt à cacher ou déformer la vérité. Je prenais donc l'information telle quelle, me demandait néanmoins à moi-même si il impliquait par là que ce pacte était une magie d'ombre. Je levais cependant un sourcil interrogateur à la mention qu'il n'avait jamais utilisé ce sortilège lui-même, tout en étant son inventeur. C'était incongru.

Il citait aussi quelques situations d'usages où un tel pacte avait trouvé place. Tout en soulignant la mauvaise image qu'une telle magie à dans l'imaginaire collectif. Discrètement, je pestais à voix basse sur le fait que bien trop de choses sont vues comme 'malsaines' alors qu'innofensive et d'autres vues comme 'normales' alors que profondément scandaleuses. Mais là n'était pas le sujet. Après tout, j'étais bien trop intriguée et curieuse sur les mécanismes d'une telle magie. Surtout que si c'était un sort d'ombre, alors peut-être que je pourrais faire et maîtrise de telles choses moi aussi, un jour.

Mon attention se ramenait sur le dragon couleur sang alors qu'il reprenait la parole. Visiblement, il avait du mal avec l'idée que de vieux récits considèrent lui et les siens comme des 'sages'. Je trouvais pourtant que ça correspondait. Des êtres à la longue longévité, accumulant nombre de connaissances et perfectionnant ces savoirs. C'est une quête de sagesse en soi, non ? La suite de ses explications donnaient cependant sens à ses sentiments vis-à-vis d'une telle appellation. Jalousés, convoités, attaqués, traqués. En toute franchise, cela faisait mine de rien beaucoup d'informations en relativement peu de temps. Mais je comprenais néanmoins les grandes lignes. Et je saisissais aussi toute l'implication, primordiale, mais aussi pleine de conséquences, de sa dernière phrase.

... Vampire !

J'avais déjà entendu parler de ce genre d'êtres fantastiques. Bien que j'ignorais que des dragons pouvaient en être.

Danger.

Je me redressais d'un bond, comme par réflexe, fixant les yeux rougeoyants du dragon donc je connaissais maintenant le nom et le titre. Le premier de son genre. L'origine de sa propre espèce. Je ne saisissait pas ce qui me prenait, pourquoi avoir appris cette information faisait s'agiter chaque fibre de mon corps. Puis je compris : j'étais terrifiée.

Fuir.

Il n'est pas une menace.

Fuir...

Non. Hors de question.

Enfuis-toi !

Je refuse. Il m'a fait confiance. Et moi aussi.

J'avais parlé à haute voix. Je cherchais à outrepasser les pensées parasites qui m'envahissait. Oui, il était tout à fait compréhensible de vouloir prendre la pourdre d'escampette. Il était bel et bien un vampire. Et je n'avais aucun doute sur ce que cela impliquait quand à son alimentation. Et malgré ça....

Je jetais un oeil au cercle du pacte. Il n'avait aucunement changé. Même si tout mon corps se tendait pour détaler et partir loin, disparaître dans un coin, ma conviction, elle, était authentique.

Bien malgré moi, je me tenais droite, faisant face à Malacay.

"Je ne mentirai pas. N'importe quel récit sur une créature se nourrissant d'êtres vivants, de chairs ou de sang, auraient de quoi effrayer n'importe qui. Et chaque fibre de mon corps me hurle que je ne suis pas en sécurité face à vous, Monsieur...."

Je restais un long moment silencieuse, ne terminant pas ma phrase, réflechissant à chacun de mes mots et combattant mon propre corps et ses reflexes.

"Mais... Mais aucun être se nourrit sans raison. Aucun dragon ne tuerait de sang-froid quelqu'un après avoir parlé d'égal à égal avant... Je... Je me cherche peut-être des excuses, pour me rassurer. Vous devez me trouver pathétique, penser que je ne vaux pas mieux que tous ces dragons qui vous ont injustement jugé..."

Tais-toi, cours, pars, fuis.

Je soupirais.

"Monsieur..."

Je peinais à formuler ma pensée.

Une comptine. je la connais. Je l'ai oubliée mais elle est là, quelque part. Etoile et Pluie me l'ont apprise... Qu'est-ce que c'était, déjà...?

"Lune et Soleil, se tenant à face, se font un serment... L'un le jour, l'autre la nuit, dansent continuellement... Et si l'un se voile, ou que l'autre ment, que celui-ci subisse alors châtiment." murmurrais-je, à peine audible, avant d'hausser un petit peu le ton pour reprendre. "Alors petit dragon, soit toujours honnête, respecte donc ton ainé, et redresse la tête."

Non, ne fais pas ça. Idiote.

"Parfois, je suis triste, et je pleure. Parfois, je suis heureuse, et je rigole. Parfois, je suis en colère, et je hurle. Enfin, parfois, j'ai peur... et je fuis..."

Mes muscles se cambrais, aptes à bondir à la moindre occasion.

Il est dangereux

"Alors... S'il vous plaît... Empêchez-moi de partir... Même si je pleure ou que je hurle. Que je me batte ou abandonne. Car cette terreur que je ressens est injuste pour vous. Cette angoisse que j'épprouve, vous ne la méritez pas..."

Je vais mourir.

Et dans un dernier acte de détermination, je toisais Malacay, la haute haute, mon petit corps face à son immensité. Mes membres, alertes, étaient prêts à décamper. Mais je m'y refusais. Je devais avoir confiance.


- - - - -

A l'attention de Malacay

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyVen 15 Mar - 18:29

Je sentais sa peur lorsqu'elle comprit ce que j'étais réellement suite à mes dires. Moi qui avait tant d'espoir en cette petite, n'était elle pas seulement comme les autres après tout. Me serais je fais des idées ? Au pire je peux répondre à sa peur et ainsi le tour sera joué et je n'aurais plus jamais rien à craindre d'elle. Pourtant, je restais immobile, souhaitant lui laisser une chance après nos échanges, elle ne pouvait pas me décevoir ainsi ? Je refusais d'y croire. Avais je enfin trouver quelqu'un qui comprenais ce que je vivais au quotidien en cette petite ? Une preuve quelque part que le monde pouvait changer de mentalité tel que le désirait Aonir ? Espoir que j'avais perdu avec les siècles à nous voir de plus en plus haïs ? Peut-être était elle celle dont Aonir m'avait parlé ? L'espoir d'une vie possible entre vampire et mortels ? Difficile de savoir, seul le destin nous le dira, mais je l'espérais, et sa prochaine action allait certainement vérifier cela. Mais sa peur, la peur qu'elle ressentait me faisait douter.

Je crus d'abord qu'elle refusait de me croire, avant de comprendre qu'elle se parlait et qu'elle était en train de lutter. Je penchais la tête sur le côté. A son âge elle arrivait à contenir sa peur et sa volonté de détaller alors qu'elle savait que sa vie était potentiellement menacée de ma simple présence. Cette force témoignait d'un courage absolument incroyable. J'étais pareil à son âge lorsque j'ai affronté la mort. Elle avait cette qualité, et malgré son corps qui se tendait, je restais fixé là, écoutant attentivement ce qu'elle voulait dire avant de reprendre la parole à mon tour. Ce petit test de voir jusqu'où elle était capable de tenir son effroi m'intriguait, jusqu'où pouvait elle rester debout face à un vampire.

Mais ce petit test vacillait car elle tenait bien bon, et je ne voulais pas lui causer plus de tort. Et si elle venait à lâcher, je ne pourrais plus avoir confiance en elle. Elle récita une comptine et je compris alors qu'elle était bientôt à bout. Me suppliant de la retenir sous prétexte que je ne le méritait pas. J'écarquillais les yeux. Alors qu'elle ne savait presque rien de moi, elle me considérait déjà ? Mon nom ne lui dit peut-être rien, mais on se doute qu'un vampire originel tue pour se nourrir. Et bien que j'étais fort rassasié pour l'instant avec les deux ennemis que j'avais éliminé. Elle devait vraiment savoir au fond d'elle qu'elle était face à un meurtrier, mais elle tenait bon. J'étais vraiment impressionné par cette force de caractère sur son corps. Moi même il m'est arrivé de flancher. Mais elle…

"Je… Je ne te ferais pas de mal."

J'avais commencé par là, bégayant par ma surprise. Cette confiance aveugle en moi me faisait quelque chose. Malgré mon vampirisme, elle arrivait à me croire et mieux, à m'accepter. Bien sûr elle se sentait en danger, mais pourtant, pas de méfiance. Je reculais d'un pas tellement cette situation inhabituelle me surprenait. M'asseyant au sol en la fixant, ébahis. J'avais complètement perdu espoir de voir ce jour arriver. Mais, j'avais tort. Une enfant qui plus est, m'avait prouvé que des mortels pouvait nous comprendre. Certes, nous avions fait chacun nos pas pour se rapprocher l'un de l'autre. Certes, nous nous sommes engagé l'un envers l'autre à ne pas mentir. Mais le résultat était là. Quelqu'un semblait enfin croire que l'on était plus que ce que le destin avait fait de nous.

"Tu n'as rien à craindre…"

Ajoutais je alors. Espérant qu'elle se détende, je l'observais incrédule. Comme si mes millénaires d'existance n'avait jamais existé. Comme si ma vie reprenait vraiment aujourd'hui. Je me sentais vivant, reconnu, quelqu'un dans les yeux d'un autre. Cette sensation, je ne l'avais toujours eut qu'au travers de mes semblables. Jamais auprès d'un mortel. Mais comment le lui dire ?
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptyVen 15 Mar - 19:43

Mes muscles commençaient à me brûler. Mes nerfs parcourus d'une myriade de fourmillements, et mes pensées embrumées par deux uniques odres : bouger et fuir, rester et espérer. Se répétant inlassablement, attendant la suite des évènements, statique que j'étais, dans ce petit corps dont je sentais toute l'impuissance, mais également habitué par un souhait impérieux de vivre. Combien de temps s'écoulait alors ? Je ne saurais le dire.

Quelques secondes ? Plusieurs heures ? Je prenais conscience, davantage chaque instant, de qui était Malacay, de quoi lui et les siens étaient aptes. Le temps n'avait aucune emprise sur eux. Si cela lui prenait, il pouvait attendre des siècles avant que quelque chose se produise. Rester plantée où j'étais était vain. Il n'avait qu'à attendre que mon corps me trahisse. Que je le trahisse. Néanmoins, il n'en était rien. Et je ne pouvais aucunement. Un subtile mélange de tétanie, causée par ma détresse, et de détermination, mon souhait de prouver ma valeur.

Puis le silence se brisa. Une unique phrase, d'un ton las et épuisé. Un souhait ? Une promesse ? Qu'importe. Les mots s'étaient alignés et mes écailles frissonaient face à ce qui venait d'être prononcé. Pas de peur, cette-fois. Pas de soulagement, non plus, bien que presque. J'étais heureuse ? Oui, je crois que c'était ça. Je venais déjà d'échapper à la mort et la seule émotion que je ressentais, c'était le calme qui prenait peu à peu place dans ma tête. Brièvement, tel un flash, j'eu un rapide souvenir de cette nuit où je m'étais préparée à mourir, pour mes proches. Cet évènement fatidique qui m'avait fait plonger dans un double âbime. Celui de mon élément, et celui du déséspoir. Aujourd'hui, les choses étaient bien différente. A l'époque, les dragons qui nous avaient attaqué en avait réellement après moi. Ici, Malacay n'avait rien fait de menaçant. Il existait juste. J'avais été stupidement influencée par des mythes et légendes.

Il reprit la parole, réitérant que j'étais en sécurité. Non loin se trouvait toujours le cercle du pacte. Il me suffirait d'un simple regard pour savoir si il me disait la vérité... Non, il ne mentait pas. Et je voulais vraiment croire cette pensée. Mieux encore, je le devais. Je taisais les tréssautements qui me parcourais, j'ordornnais à mon être de se calmer. J'imposais cette décision à moi-même et m'asseyais d'un coup, comme une enfant têtue qui aurait décidé qu'elle aurait le dernier mot. Même si, au fond, j'en menais pas large. Baissant la tête, droite, j'inspirais profondément.

"Je te crois. Monsi... Malacay." prononçais-je finalement, calmement. Pour la première fois, j'avais ravalé la simple formule de politesse au profit de son nom. J'ignorais si c'était la chose à faire, ou si c'était correct de le faire, mais j'avais choisi de le faire. Je voulais montrer que je le considérais pour ce qu'il était, un dragon, non un monstre. Quelqu'un comme moi, non une bête infame. Dans mon esprit, la fissure s'était tue. Pour le meilleur comme pour le pire, ma décision avait pris le pas sur mes angoisses.

Mieux encore, après un instant de silence, ayant majoritairement repris mes moyens, je me relevais de nouveau et faisais quelques pas, me postant juste devant le grand vampire. D'aussi près, je voyais bien mieux les blessures de son corps, mais aussi la finesse de ses écailles, semblables à des rubis de couleur sombre. Je le relevais la tête. J'étais tremblante mais fière. Effrayée mais rassurée. Aussi proche d'un dragon qui pourrait juste me balayer si il souhaitait, je pouffais, laissant échapper un rire. Petit, mais délicat. Et surtout, malgré moi.

"Dire que tout le monde a peur de la mort. Ben il sont bien bêtes... Moi, je suis malade. Mais ça ne me tueras pas vraiment. J'ai un trou dans mon esprit. Mon corps est intacte. Personne ne m'a mangé." Je lançais un regard en biais, espérant ne pas vexer mon ami immortel avec ce trait d'humour noire mal placé, fruit de mon stress qui se dissipait. "Mais ce soir, je crois que j'ai compris. Je ne crains pas la faucheuse, mais l'oubli. Je crois que c'est pour ça qu'on a peur de vous, les immortels. Car personne ne vous oublie, les histoires restent."

Je soupirais, mais essentiellement parce que je me rappelais à quel point les gens pouvaient agir de manière stupide face à ce qu'il ne comprenne pas. Je me souvenais de comment on m'avait traitée alors que j'étais inoffensive. Je ne pouvais me mettre à la place de Malacay.

"Mais au diable les histoires. Oui, tu es un vampire. Mais je ne jugerai que par moi-même. Comme je l'ai fait ce soir. Si je suis triste, je trouverai réconfort. Et si j'ai peur, alors je me montrerai courageuse. Tout le monde à craint le noir, pourtant la nuit est belle. Tout le monde craint le feu, pourtant il réchauffe. Et tout le monde te craint, pourtant, tu me tiens compagnie..."

... Ami ?

Oui, je le pense.

Danger ?

Quand l'avons-nous pas été ? Warfang entière n'est pas sûre.

Partir ?

Je ne fuirais pas. Mais cette ville ne m'aidera sûrement pas. Un jour, cette nuit ou une autre, je partirai. Je pensais rester ici longtemps, mais j'ai surtout perdu du temps. On verra.

Je m'assayais donc entre les pattes du dragon cramoisi. C'était étrange, dire que j'été terrifiée jusqu'à peu, et me voici là, aux côtés-mêmes de ce qui m'avait effrayé. Je commençais à avoir un peu de recul sur mes émotions. Je me rendais compte que j'avais juste agi par instinct de survie, qu'il soit rationnel ou non. De la même manière qu'on saute sur de la nourriture quand on a faim. Cette pensée me marquait.

Je regardais la plaie sur la paume de ma patte. Le sang avait cessé de couler depuis. Puis je levais la tête en direction de celle de Malacay, et reprenais la conversation comme si de rien n'était. La terreur de tantôt et le calme actuel me rendait un peu dissociée et ma sociabilté en prenait un coup. Au point de ne même pas me demander si c'était okay de discuter aussi légèrement.

"Dis Malacay, est-ce que tu as toujours faim, comme dans les légendes ? Tu es obligé de tuer pour ça ?"

C'était presque désinvolte de ma part d'aborder le sujet ainsi. Mais parallèlement, je voulais en apprendre plus, le comprendre, lui montrer que je pouvais tolérer la vérité. Certes, cela n'excusait pas le meurtre, mais je pouvais compatir face un destin cruel dulequel il était difficile de s'échapper.

"Je sais que je suis jeune, un peu naïve, et sans doute que je me mets un peu en danger sans réfléchir. Mais je veux apprendre à te connaître, comprendre le monde. Le bien comme le mal. Et à la fin de ma vie, avoir tout ces connaissances et ces précieux souvenirs en mémoire."

Je souriais, un peu niaise.

"Parle moi de toi, et je te dirais tout ce que tu voudras savoir de moi. D'accord ?"

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 14:08

Elle transforma alors le vouvoiement et le "monsieur" par le tutoiement et mon nom. Bien que maladroitement, je comprenais qu'elle voulait se mettre à mon niveau. Parler d'égal à égal. Une partie de moi s'éveilla en hurlant que je ne serais jamais l'égal d'une mortelle. Et pourtant, à cet instant, pour la première fois de ma vie, dans les circonstances actuelles, cela me fit du bien. Me sentir non pas crains, mais respecté. Après tout, n'était ce pas là ce que j'avais toujours recherché ? Quand j'était plus jeune je voulait devenir un héro avant de sombrer dans l'oublis qui m'a rongé. Sans Aonir qui était le seul à m'avoir reconnu, je pense que les choses se serait dérouler bien différemment. Et aujourd'hui, de nouveau, je sentais cette sensation, celle d'être respecté pour ce que j'étais réellement. Elle s'approcha de moi et vint me redresser la tête.

Son explication entre la mort et l'oubli avait du sens. Et le plus amusant dans cette analogie, c'est que les immortels ont eux même peur de mourir définitivement et non plus de l'oubli. Nous avons marqué l'histoire, à notre manière de part notre simple existance, ce qui nous effraie réellement à présent que nous avons vaincu la mort. C'est de la voir revenir pour de vrai. Je mettais de côté cette idée pour lui en faire part. Elle poursuivit alors ses explications, et tandis que j'écoutais son raisonnement… Une idée me vint à l'esprit. Pourrait on accompagner les mortels un jour dans nos vies ? Pour le meilleur et pour le pire ? Cette idée germait de nouveau en moi, cette petite étincelle d'espoir revenait comme elle fut là au tout début de mon vampirisme. Était ce trop demandé de vivre avec les mortels, d'égaux à égaux, dans un monde où les créatures de la nuit et les créatures du jour vivraient ensembles dans un but commun, celui de prospéré côte à côte et d'apprendre à vivre ensemble ?

Elle vint s'asseoir entre mes pattes et je la fixais incrédule. Elle observait sa patte dont le sang avait cessé de couler. J'allais répondre à toute ses questions. Cette idée m'amusait de pouvoir briser un peu les légendes sur nous les vampire.

"D'accord. Pour répondre à ta question. Nous avons moins souvent faim que les mortels. Nous pouvons survivre avec seulement un repas par jour et ce n'est pas forcément du sang de dragon qu'il nous faut. Pendant longtemps je me suis nourris d'animaux. De petits animaux qui plus est. Les légendes nous décrivent comme des monstres assoiffé de sang, mais c'est seulement que le vampirisme nous transforme en pur carnivore. Fruits et légumes nous provoques des crises et des indigestions par exemple. Et nous tolérons moins la viande cuite que la crue. Aussi simplement que cela. Mais rien nous ne nous oblige à devenir cannibale."

Je m'arrêtais là sur les explications de notre alimentation. Nous vampire étions plus à même de le savoir et les légendes sur nous n'étaient que tissus de mensonges que je me ferais un plaisir de détruire pour cette petite.

"Malheureusement, lors de ma première crise vampirique, j'ai attaqué un ami et lui ait pompé de son sang pour survivre. Cet ami a bien vite compris le pourquoi du comment, mais cela n'a pas plu aux autres. Les légendes ont commencés de là et sont toujours restés depuis lors. Et certains en ont jouées pour abuser les mortels et cela nous a couté bien des pertes pendant l'avènement des vampires."

Je me remémorais alors mon idée de toute à l'heure.

"A l'origine, le vampirisme est seulement un remède à la mortalité que nous avions concocté avec cet ami. La mort m'effrayait. Je l'avais vu. Elle était venu me chercher après l'attaque d'un dragon fou. Mais on a réussi à me sauver avant que je ne lui appartiennent à jamais. Et depuis, j'ai encore plus peur de la mort, à tel point que nous avons passé nos vies mortels à créer le vampirisme, puis nous contaminer, pour enfin vivre éternellement. Mais l'histoire a trouvé d'autres moyens de nous éliminer. Et donc nous avons chercher à devenir invincible. Et nous y sommes presque parvenu."

Je restais là, regardant tantôt le ciel étoilé puis la jeune dragonne. C'était un très gros résumé de l'apparition des vampires. Mais cela me semblait important, de lui révéler d'où nous venions.

"Et notre faiblesse à la lumière et au feu n'est qu'un effet secondaire de la malédiction que nous n'avions pas anticiper. Celle-ci nous rend extrêmement froid. Ce qui a fait de nous des créatures de la nuit. Nous associant aux ténèbres et à la peur du noir. Nous avons su quoi changer à l'incantation pour ne plus craindre la lumière, mais pour nous, il était trop tard et nous avons abandonné. Surtout que malgré l'existance de l'incantation, elle demeure difficile à mettre en œuvre et le vampirisme peut se transmettre plus facilement par d'autres moyens. Globalement c'est une maladie qui se transmet par la salive des vampires."
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 16:12

J'avais écouté ses explications avec le plus grand soin, enregistrant du mieux que je le pouvais les informations qu'il me partageait. Bien sûr, il était sans doute très complexe de résumer et de vulgariser plusieurs millénaires d'existence mais, malgré tout, ses paroles étaient assez compréhensibles. Là, placée entre ses pattes, je réflechissais à ce que je venais d'apprendre. En toute franchise, cela me rassurait énormément et démystifié beaucoup de choses sur l'existence des vampires. Leur mode d'alimentation, notamment, était moins monstrueux que ce que les préjugés laissaient paraître. L'histoire de son passé, quand à elle, me faisait ressentir de la peine et de l'empathie envers le vampire. Avec calme, je partageais moi aussi une confidence.

"Il y a longtemps, je ne sais plus quand exactement, j'ai été attaquée, moi et des amis. Les dragons qui ont voulu nous aggresser était bien lucides, eux. Mais ils étaient venus pour nous tuer, aucun doute là-dessus. Donc... Je crois que je peux comprendre qu'on ait peur de la mort. Je peux comprendre qu'on veuille la fuir, l'éviter, l'empêcher..."

J'hésitais un instant sur la suite de ma phrase.

"Je crois... Non. Plutôt, je ne crois pas que vous ayez eu tort de faire ce que vous avez fait, toi et ton ami. Ce n'était peut-être pas parfait... Et je ne sais pas vraiment ce que je pense de votre soif de sang, je ne peux pas la comprendre, je ne peux pas la juger... Mais vous avez agi pour le mieux ? Vous vouliez sauver des vies, non ? Je pense que c'était admirable, en soi."

Je me taisais et me questionnais sur qui pouvait bien être cet ami que le dragon immortel avait mentionné. Etait-il lui aussi un vampire ? Etait-il en vie, quelque part ? Ces questions me taraudait mais je ne souhaitais pas importuner l'adulte plus que nécessaire. Peut-être me répondait-il par politesse alors que le sujet lui était désagréable ? Dans le doute, je préférais qu'il en parle de lui-même, si le coeur lui disait. A la place, je revenais aux explications que Malacay m'avait partagé.

D'une certaine manière, il devait avoir une certaine confiance en moi pour parler de ses faiblesses, à lui et les siens. Ou alors estimait-il que c'était des connaissances communes et qu'il était donc vain de vouloir les garder discrètes. Je ne m'attardais guère sur cette partie, ma curiosité bien davantage piquée concernant la toute fin de son monologue. Inconsciemment, je jetais un regard vers les crocs du dragon cramoisi. Pour bien des dragons, la machoire était une arme de prédilection, même moi sans expérience le savait. Mordre était une manière simple et efficace d'attaquer et de se défendre.

Un instant, je repensais brièvement au fait que bien des espèces pouvaient être venimeuses, dont certains dragons, spécialisés en magie de poison. Pourtant, je prenais conscience que Malacay et les siens étaient naturellement bien plus dangereux que le plus féroce dragon empoisonné. Car même le plus virulent des venins avait un antidote potentiel. Mais j'ignorais si le vampirisme pouvait être stoppé. cependant, je taisais rapidement cette pensée, évitant de questionner le vampire rouge de crainte de l'offenser.

Cela eut cependant une situation que je trouvais désagréable. Etouffant mes questionnements, je ne savais plus trop quels sujets aborder. Je jetais alors un regard alentours, observant la ruelle en silence, mon regard se stoppant sur ma tente de fortune. Je me rendais compte que je n'avais pas été très respecteuse à me glisser entre les pattes de l'adulte couleur sang, sans autorisation. Pourtant, je n'arrivais pas à me sentir complètement coupable. J'observais l'immense dragon au-dessus de moi.

Une pensée traversait mon esprit. Elle était un peu taquine. Devais-je la partager ? Après une rapide réflexion, je me disais que oui. Je n'avais aucune raison de traiter Malacay différemment que n'importe quel dragon. Mieux encore, j'avais l'impression que je pouvais juste être moi-même à ses côtés.

"Tu sais... Tu as dit être froid, plus tôt. Pourtant, je me sens bien plus à en sécurité et au chaud où je suis que dans mon abri habituel" prononçais-je, retenant un petit rire, pointant la tente ridicule et trouée par endroit. "Je suis venue à Warfang, pensant qu'on m'aiderait, qu'on me protègerait, qu'on me soignerait. Mais je vais te dire la vérité, Malacay : cette ville est bien plus dangereuse que n'importe quoi d'autre. Je pense que je partirai d'ici, bientôt."

Une curieuse idée germait dans ma tête. Improbable, voire un peu folle, mais toute cette soirée avait été si étrange que je n'étais plus à ça près. Doucement, pour ne pas alerter le grand vampire, je me redressais et faisais les cents pas pendant quelques secondes, pesant le pour et le contre.

Non ? Oui ? Pourquoi ? Possible ?

J'ai la détermination et l'envie. Me manque juste la confiance de sauter le pas. Je ne sais juste pas si il acceptera. En toute franchise, j'étais pas trop sûre de moi sur ce coup-ci, mais qui ne tentait rien n'avait rien. Je m'arrêtais donc et fixais les yeux de Malacay, avant de zyeuter le cercle de pacte, pour recroiser son regard.

"Je veux quitter cette ruelle. M'enfuir de cette cité absurde..." J'hésitais, baissant les yeux, très sincèrement inquiète de la suite. "Je... J'ai encore tant à apprendre. Je suis encore très jeune. Et tu ne voudras probablement pas... Mais, est-ce que je pourrais... rester avec toi pendant quelques temps...?" Le stress était intense, ma voix se faisait beaucoup plus petite, trahissant mon manque de confiance qu'en à la réponse du dragon cramoisi. "Je promets de ne jamais juger bêtement et d'être digne de confiance..."

Tu l'as dit !

Oui... Mais c'était dur. Rien ne garantit qu'il accepte. Je ne crois pas qu'il ait quelque chose à gagner à m'emmener avec lui. Et si je devenais un poids ?

...

Non, tu as raison. Si il refuse, alors je travaillerais encore plus dur. Et un jour, je lui prouverais que je suis digne d'être à ses côtés. Comme à Pluie, à Etoile, Brume et Bûche.

Amis.

Bien sûr. Je me battrais toujours pour mes amis. Et je considère Malacay comme un des miens maintenant. Quoi qu'il arrive.

Il va accepter !

J'espère.

Et impatiemment, essayant de rester sans bouger dans le silence, j'attendais le jugement implacable du vampire multi-millénaire. A la surface de mes écailles, un léger flot de mana s'écoulait sans que j'en ai vraiment conscience, comme une onde. C'était ironique que, en cet instant, ma peur soit d'être rejetée alors que n'importe qui d'autres aurait sûrement voulu s'éloigner de lui autant qu'il le pouvait. J'étais peut-être folle, au fond.

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 17:53

J'avais vu juste, on avait essayé de la tuer. Pourquoi ? Comment ? Je préférais ne pas le savoir. Si j'apprenais cela d'elle, ma colère me pousserait à traquer et à éliminer ces salops. Il valait mieux que je ne le sache pas. Je ne voulais pas lui montrer cette part de moi. Même si elle devrait comprendre tôt ou tard que j'ai été et est un meurtrier. Encore pas plus tard que ce soir, j'avais éliminer deux dragons qui me barraient la route. Je les avais tué de sang froid, sans retenu, sans leur laisser une chance. Sera-t-elle vraiment prête à me pardonner ce genre d'actes alors qu'elle même a été attaquée de la sorte ? Mais plus grave encore, pouvais je la protéger ? Rien ne m'arrête, je suis le vampire originel, même la mort recule devant moi. Mais pas elle, je ne pourrais la protéger si je continue à combattre aussi violement sans me soucier des conséquences. Et je ne peux lui imposer notre malédiction. Elle est jeune encore, elle a beaucoup de chose à voir encore, à découvrir.

J'acquiesçais seulement d'un signe de tête à la mention de vouloir sauver des vies. A l'origine, nous étions guérisseurs après tout. Mais, ses pensés revenaient, pouvais je m'attacher à quelqu'un dont la vie serait plus courte que la mienne ? Peut-être voudra-t-elle un jour être une vampire ? Mais qui suis-je pour accepter de la contaminer. Peut-être trouverais je un "remède" ? Mais comment pourrais je abandonner Aonir ? Et tout ce que j'ai entamé, puis-je simplement envisager de l'inclure dans mes plans ? Ai-je seulement envie qu'elle se retrouve en danger par ma faute ? Non. Mais puis-je la laisser là ? Seule ? Oublier ? Tandis que j'y réfléchissais, je la sentis se retirer d'entre mes pattes pour se mettre à réfléchir. N'y penses pas petite. Ne me le demande pas. Et elle me le demanda. Poliment, gentiment, innocemment. Comment pouvais je refuser ? Qui étais je pour refuser ? Impossible, je restais bouche bée, cherchant mes mots pour répondre. Je ne devais pas faire tenir se silence, pour ne pas qu'elle s'inquiète de mon honnêteté. Alors pour une fois, je laissais mon cœur de vampire décider et non ma cervelle pleine…

"Oui."

Je marquais une pause, refaisant le tris dans mes pensés.

"Oui. Bien sûr que tu peux rester avec moi. Aussi longtemps que tu le voudras."

Je ne mentais pas. Je le voulais, mais j'avais peur, j'étais même terrifié qu'il lui arrive quelque chose de mal en venant avec moi. Je tremblais déjà. Chose qui ne m'était pas arriver depuis extrêmement longtemps. Avoir peur pour quelqu'un d'autre. Depuis que nous nous étions séparé avec Aonir je dirais. Nous avions tracer notre chemin chacun de notre côté et bien qu'il me manquait, je ne craignais pas de le revoir lorsque j'aurais accomplis ma mission ici. Débarrasser le monde de la magie des dragons violets qui menace notre simple existance. Et je ne pouvais le lui cacher. Et donc je devais la prévenir.

"Tu es jeune et pleine de vie. Je ne doute pas de toi. Mais je ne sais pas si j'arriverais à te protéger de toutes les menaces qui se dressent sur mon chemin. Et sache que les obstacles sont nombreux."

Venais je de douter de mes propres capacités ? C'était une première, mais c'était vrai. Je ne savais comment la prévenir.

"Tu peux venir avec moi… Moi aussi je le veux que tu m'accompagnes… Je ne veux pas te laisser seule ici… Mais je… J'ai peur de ce qu'il pourrait t'arriver à cause de moi…"

La vérité était dite. Qu'allait elle répondre ? Je baissais la tête. Elle n'était pas une vampire, c'était idiot de s'acoquiner avec elle. Si elle le refusait, elle mourrait avant moi, et alors je ne saurais l'accepter. Après tout, n'était ce pas pour cette raison que je ne voulais plus de mortels dans ma vie ?
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 19:04

Cette attente était insupportable. Mais je la supportais. Cet instant était invivable. Pourtant, je le traversais. A tout moment, je pouvais flancher. A tout moment, je pouvais douter. A tout moment, je pouvais abandonner. Mais après cette hasardeuse rencontre, après tous les efforts qui avaient, on ne sait comment, été réalisés, devoir patienter était un maigre mal. Et quand, enfin, le silence fut brisé, une myriade d'émotions explosaient en moi. J'avais bien entendu. Mon ouïe ne m'avait pas fait défaut. Mon esprit traitait l'information en un instant. Et, enfin, un soulagement indisciple.

"Je... merci"

Je me laissais m'affaler sur le sol, à plat ventre, me laissant aller à ce sentiment rassurant. Il avait accepté. Aussi dûr que cela avait du être pour lui, il avait pris la décision de dire 'oui'. Il me laissait une chance. Et je ne pouvais que l'en remercier. J'ignorais si ma reconnaissance suffirait mais je ressentais sincèrement cela : de la reconnaissance. Moi qui avait pris la décision de fuir mes anciens proches, ma mémoire ne me laissant me souvenir de la cause, j'avais réussi à refaire confiance et cette confiance était réciproque. Bien entendu, tout n'était pas non plus rose. Et le ton restait malgré tout sérieux.

Malacay ne pouvait pas garantir ma totale sécurité. Je le comprenais. Il ne pouvait pas garantir que rien ne m'arriverait. J'acceptai ces risques. Et tout comme il semblait naviguer entre envie et crainte de cette relation mutuelle et des implications que cela pouvait avoir, je ressentais la même chose. Je me mettais à sa place. Du moins, j'essayais. Il s'était ouvert à une jeune dracène, frêle et inexpérimentée, après des milliers d'années d'existence. Je me rendais compte que j'étais peut-être la première à qui il s'était ouvert depuis longtemps. Mes doutes se dissipèrent quand il mentionnait sa propre peur. Peur de me perdre. Peur d'être fautif.

Devant sa tête baissée et le ton de ses paroles, je comprenais la gravité de ce qu'il impliquait par là : j'étais à la merci du destin. Si tel était ce qui m'attendait, je pourrais bien mourir dès demain. De par ma faiblesse, j'étais une épée à double tranchant pour lui, bien que ce n'était pas mon attention. Il me voulait a ses côtés mais ne pourrait se résoudre à me perdre. Il avait considéré avoir besoin de moi à ses côtés, avait exprimmé ce souhait, prenant le risque de souffrir la perte d'un proche.

Une simple question se posait alors. Simple, mais terrible. Simple, mais dont l'une des réponses était irréversible. Devrais-je assurer ma survie, quelqu'en soit le prix ? Ou, plus directement formulé : devrais-je le laisser faire de moi l'un des siens ? Il le pourrait, il en a la capacité. Il aurait pu, il en avait eu la possibilité. La seule réponse qui me venait à l'esprit était que c'était à moi de choisir. Il ne me l'imposerait pas. Et cela démontrait toute la considération qu'il avait à mon égard en tant qu'individu. Je me devais donc de donner réponse.

Etrangement, j'étais extrêmement calme. Il n'y avait aucune pensée parasite. Aucune distraction. Aucun doute. Aucune gêne. Juste moi et ce choix. Juste moi et la voie que je voulais prendre. Je pouvais rester telle quelle, mortelle malade mais ayant sa place par défaut dans la société des dragons. Ou sauter le pas, m'octroyer un temps infini, au sacrifice du mon statut d'être vivant. Et alors que je réfléchissais avec ardeur, de manière très visible, je mettais fin à l'attente de mon compagnon nocturne.

"Je ne peux pas... Pour l'instant." Commençais-je, me rapprochant de lui, tâchant d'être assurée dans ma réponse à son égard. "Je suis faible. Je suis fragile. Et il serait plus sûr si tu agissais, c'est vrai. C'est vrai, je pourrais mourir. J'en suis consciente."

Je marchais, et m'arrêtais devant mon journal, le pacte toujours présent sur ses pages. Délictament, je me baissais, le ramassais de ma gueule, et le remettais avec attention à sa place, dans sa sacoche de cuir, avant de continuer.

"Mais malgré les risques que ma vie encourt, je ne pense pas que ce serait une bonne idée. Je... Si je deviens une vampire ce soir, je n'aurai pas d'autres choix que de l'accepter." Un nouvel arrêt dans ma voix. Avant de reprendre. "On a discuté. Je sais que tu me le propose pour éviter tout risque. Et peut-être qu'un jour tu le feras pour me protéger. Et je ne t'en voudrais pas, saches-le."

J'ignorais si jamais raison de dire cela, et surtout de le dire ainsi. N'était-ce pas lui donner l'autorisation, même tacitement ? Nous étions toujours sous serment, et chacun de mes mots était honnête : je ne pourrais pas lui en vouloir. Que cela soit dans dix ans ou dix secondes. C'était une promesse.

Je sautais sur place, me retournant dans sa direction, un sourire innocent, bien que fier et déterminé, sur le visage. Car je me rendais aussi compte de la situation dans laquelle nous nous trouvions. De la situation dans laquelle Malacay se trouvait. Et de ce que tout cela pouvait engendrer.

"Mais si je reste comme je suis, que je reste à tes côtés suffisamment de temps, alors je prouverais que tout le monde avait tort. Que c'est stupide de juger un dragon pour son apparence, ou pour ses capacités, ou même pour son identité... Que l'on peut vivre ensemble, cohabiter, que des solutions existent, même si c'est difficile."

Pendant un court instant, je reprenais mon apparence blanche, une douce lumière vibrant le long de mon corps, avant de revenir à ma nature réelle, toute sombre.

"Pendant des semaines, Warfang m'a traité de manière correcte uniquement car je ressemblais à quelque chose qui leur était tolérable. Et je me rends compte que c'était hypocrite de leur part. Pire, c'était affreux. Je prouverai donc que ce n'est pas parce que vous êtes des vampires que vous êtes mauvais. Je prouverais que vos actions ne sont pas dénués de sens. Je prouverais qu'ils avaient tort de ne pas vous laisser en paix."

Je levais les yeux au ciel, fixant les étoiles et la l'astre célèste, brillant de tout son éclat au-dessus de nous.

"Nous voyons tous la même Lune. Nous vivons tous dans le même monde. Mes choix m'appartiennent. Mon identité est à moi. Que je suis mortelle ou non. Gosse de rue orpheline ou fille de marchands. Seules mes valeurs peuvent être jugées, non mes actes. On ne juge pas un livre à sa couverture, n'est-ce pas ?"

Je revenais de nouveau auprès du vampire couleur sang.

"Si j'ai le choix, je préfèrerai attendre, Malacay. Mais si un jour je change d'avis, ou que les circonstances le nécessitent, alors je deviendrais une des tiennes. Voilà ce que j'aimerai. Et d'ici là, je resterais non loin de toi. Promis."

J'avais dit ce que j'avais à dire et comptais bien tenir mes engagements. Je me battrais pour vivre. Je me fortifierais pour survivre. Et je ferais tout pour ne pas l'abandonner. Absolument tout.

"Tu peux compter sur moi. Je ne mourrai pas."

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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 21:59

Et elle me remercia. Malgré mes explications, malgré mes préventions, elle n'avait pas peur. Pourtant, la haine et la peur était mon quotidien. Mais surtout la violence. J'aurais aimé pouvoir lui épargner, mais je ne le pourrais, même si j'abandonnais tout aujourd'hui, mon histoire me rattrapera. Je ne doute pas que mes fidèles me suivront. Après tout ce sont mes amis avant d'être des disciples. Ce n'est qu'un nom que je leur donne pour mieux paraitre devant Cynder. Mais au diable leurs enfantillage et leur m'as-tu-vu… Cette petite m'a rendu espoir, je ne laisserais rien lui arriver. J'en fais le serment solennel. Que ma magie se brise si je la laisse mourir. Que je sombre avec elle si il lui arrive quelque chose. Je le jure, jure sur tout la force que j'ai acquis et que j'acquerrais encore, que je la protégerais. Elle ne mourra pas de par ma négligence. Et je vais travailler, je vais reprendre mes travaux sur l'éternité, je vais lui trouver des alternatives au vampirisme pour qu'elle ait le choix. Même si je dois baigner sans protection dans la lumière, j'y parviendrais. Le vampirisme n'est pas la seule malédiction d'immortel. Il y en a bien d'autres à mon avis. Et elles ne demandent qu'à être découverte. Qu'importe si cela n'est pas leur heure, je les trouverais toutes, et je lui octroierais ce choix. Elle refuse aujourd'hui le vampirisme, mais peut-être que si j'avais d'autres malédictions ou bénédictions à lui offrir, peut-être que la discussion serait tout autre. Je trouverais des solutions. Qu'importe le prix.

Cependant, je remarquais qu'elle avait raison, entre immortels, nous ne prouverons rien au monde. Il fallait qu'elle reste mortel pour marquer les esprits. Mais cela allait être le chemin le plus difficile. Ma détermination ne se calma pour autant, j'allais trouver des alternatives, plus sûr, moins couteuses. J'allais tout faire pour qu'elle ait le choix quand le moment viendra. Je rouvrirais mes vieux grimoires et je percerais de nouveau les secrets de l'immortalité. Je me le promettais. Mais en attendant, cependant, d'un autre côté, je comprenais sa volonté d'attendre. J'avais eut l'honneur de devenir un vampire dans la fleure de l'âge. Je n'avais pas vieillit depuis lors. Je n'ai jamais vampiriser d'enfants, mais continuaient ils leur croissance ? Rester enfant toute sa vie serait un handicape pour n'importe qui.

Elle reprit alors de son assurance et celle-ci me fit plaisir à voir. Je souris à nouveau en la regardant. Elle avait beau être jeune, elle témoignait d'une grande maturité. Elle sera une grande dragonne plus tard. Et je ferais en sorte que son nom marque autant l'histoire que le mien, qu'importe ces choix futurs. Et si notre duo peut ouvrir les yeux des générations futurs, cela sera parfait. Je l'espérais du fond du cœur. Cette petite étincelle me refaisait sentir ce dernier.

"Très bien, je te fais confiance. Je ferais tout de même tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne t'arrive rien."

Je me relevais et déployais mes ailes pour les étirer.

"Et ne t'inquiète pas Akyria, tu es déjà forte, et tu le seras d'autant plus avec cette motivation. Après tout, tu as déjà tenu tête à Malacay en personne."

Je pouffais de rire à cette petite plaisanterie. Un dernier regard vers son abris de fortune. Il fallait à présent quitter ces lieux. Les hypocrites de Warfang serait déjà plus difficile à changer que les fanatiques de Cynder. Peut-être fallait il commencer doucement. Je rabaissais mes ailes et me rapprochais de la sortie de la ruelle.

"Prend tout ce que tu as, et rentrons chez nous."

J'insistais sur le 'nous'. Car en effet, chez moi serait chez elle à présent. Je ne craignais pas la réaction de mes disciples, seulement, pouvait on vraiment tout ce dire ? Car en effet, elle savait que j'étais vampirisé, mais je ne lui avais rien dit de plus sur mon invincibilité partiel. Est-ce que caché la vérité c'est mentir ? Je lui en parlerais une fois arrivé à destination. Je lui faisais confiance à elle, mais pas aux oreilles indiscrètes de Warfang. Les murs avaient des oreilles et j'étais certains que c'était une mauvaise idée de dévoiler ma seule vraie faiblesse physique ici. Mes treize autres amis. Mais tant qu'elle ne sera pas éternelle ce sort n'aura aucun sens sur elle. J'ignore même s'il fonctionnerait. Ramener à la vie un mortel à chaque mort ? J'ignore vraiment si cela fonctionne correctement. Enfin, nous verrons…
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MessageSujet: Re: On ne juge pas un livre à sa couverture. On ne juge pas un livre à sa couverture. EmptySam 16 Mar - 22:33

Mon assurance avait dû faire mouche chez l'immortel qui semblait dorénavant soulagé d'un poids. Mieux encore, si j'avais voulu faire un trait d'humour, j'aurais sans doute même pu affirmé qu'il avait 'repris des couleurs', bien que cette expression ne faisait guère de sens pour un être de son genre. Quand bien même, j'étais heureuse qu'il puisse, même un instant, trouver une raison de sourire. Je n'étais pas dupe, pas complètement, et je savais que son existence avait été bien difficile, le serait encore, et qu'il me faudrait faire bien des efforts pour représenter un réel changement, bien concret, dans l'existence de ce dragon maudit. Mais forte d'un second objectif en tête, j'étais remontée à bloc. J'en oublierai même l'heure tardive et la longue journée que j'avais passée. De manière assez 'amusante', les évènements de cette nuit avait boulversé mon destin et je me retrouvais donc en 'vacances', ou au 'chômage', selon comment on observait la situation.

De son côté, Malacay semblait avoir atteint un point critique où rester sur place sans se dégourdir devait impossible. Je le voyais donc étendre ses ailes et fut impressionée par l'envergûre de celles-ci, au point de lâcher un petit clapissement de surprise, fascinée par la taille qu'un dragon pouvait atteindre. J'en venais à me demander si cela était le fruit de sa très longue vie ou si il avait déjà été si grand avant de devenir immortel. Néanmoins, cette question devrait attendre.

De toute manière, je ne pouvais la lui poser puisque le reptible rouge me complimentait sur ma force. Au début confuse, je rougissais très légèrement, me rendant compte qu'il parlait de ma force de caractère, non pas de mon corps. Que je pouvais être bête, parfois. Cela me touchait quand même, honnêtement. Oui, j'avais fait preuve de plus de courage et de ténacité que bien d'autres dragons. J'avais su passer outre l'obstacle que sont les préjugés et j'avais pris la peine de découvrir la vérité par moi-même plutôt que de me fier à des discours externes. Et je comptais bien continuer comme cela.

Puis il se mettait à rire. j'en tombais des nues. C'était bien la première fois qu'il riait depuis le début de notre rencontre, sauf si ma mémoire me faisait défaut. Mais la fissure de mon esprit était aussi silencieuse que possible et mes souvenirs étaient donc relativement fiable. C'était si bon de le voir ainsi. C'était rassurant même. Cela signifiait qu'il y avait de l'espoir et du bon à exister dans ce monde. Suffit de rencontrer les bonnes personnes. Puis il jetait un regard vers mon ancienne bicoque. C'était peut-être la toute dernière fois que je la voyais. Néanmoins, je n'étais pas triste. Certes, elle était de piètre qualité et n'offrait qu'une sécurité très négligeable, mais elle représentait une étape de mon voyage. Doucement, je me penchais pour ramasser mon fusain de fortune et me dirigeais vers l'amas de débris. A même le sol, j'écrivais : "Aux orphelins de Warfang, gardez espoir, je reviendrais."

Non loin, Malacay s'approchait de la sortie, m'intimant de le rejoindre, précisant que nous devrions rentrer. La mention d'un foyer comment fit mouche et j'eu bien de la peine à contenir une larme. Je l'avais considéré comme un ami, mais il m'offrait un foyer. Dans le cas le plus ambitieux, j'aurai pu le considérer comme un mentor mais pendant un bref instant...

Famille

Et je protègerai toujours les miens. J'en fais le serment.

M'approchant du vampire, je me recouvrais de mon blanc camouflage. Certes, il n'était pas forcément nécessaire si je partais, mais j'avais aussi pris l'habitude de le porter et de sentir la fine pélicule d'énergie à ras de mon corps. Prête à partir, je faisais un signe de tête à l'immortel et bondis dans les airs, prenant mon envol telle un ange sous le clair de Lune.

J'ignorais ce qui m'attendait. Le Destin pouvait se montrer bien capricieux. Mais préférant espérer que craindre, je prononçais une phrase, l'inverse même de l'éternelle devise qui m'avait toujours poussée en avant : "Demain ne peut pas être pire qu'hier"



- - - - -
A l'attention du Staff :

RP Terminé, sur avis commun avec Malacay. ^^

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