Entretien avec la reine noire

Voilà des jours que j'étais enfermé dans les donjons du château de Cynder. Le géolier qui me surveillait était très peu bavard et me regardait constamment avec un regard haineux, comme pour m'oppresser. Je me demandais bien si un jour j'allais enfin voir Cynder.

Je commençais vraiment à regretter mon choix d'avoir franchi la frontière, mais je m'étais dit que je devais faire face à mes peurs et que je ne pouvais tout simplement pas passer à côté d'une telle occasion.

C'est alors que je senti une présence dans mon dos. Le géolier était surpris. Je commença à me retourner lentement, me demandant bien qui se trouvait derrière moi.

Edit: Vu que je n'ai pas de nouvelles de Cynder, le RP est ouvert à tous.

Je poussais un long soupir qui résonnait comme un sifflement sur les murs des geôles. M'avait-on vraiment dérangée dans mes études pour... ça ? Je trouvais étrange que nous ayons certains de nos gardes qui ne soient pas à leurs postes habituels, quand on m'appris qu'il s'agissait d'une réaffectation due à mes prisonniers. Je n'aime généralement pas faire de prisonniers. Ils ne survivent pas longtemps, sont bien trop bruyants avec leurs prétendues valeurs du bien, et ne risquent que de provoquer encore plus l'ennemi en leur donnant envie d'outrepasser les frontières pour venir les chercher. Je n'ai pas envie d'avoir à gérer des dizaines de petits merdeux qui voudraient combattre la "cruelle reine du mal". Mais Malicia semble trouver cela beaucoup plus drôle que moi. J'ai pensé au début qu'il s'agissait d'un de ses prisonniers, ceux qu'elle aime torturer pour en apprendre plus sur les fonctionnements de la peur et réutiliser leurs cadavres par la suite sur le champ de bataille, mais quand on m'a annoncé qu'un de "mes" prisonniers attendait depuis un long moment dans les geôles, j'ai assez vite compris de qui il s'agissait. J'étais bien plus contente de l'avoir oublié, quel ennui, mais puisqu'il faut se salir les mains...

Est-ce que cela ressemble à un hôtel pour vous ?

Le garde, devant la geôle, eut un frisson et le regard fuyant en se rendant compte que mes paroles lui étaient destinées. Il semblait hésiter à me dire quelque chose, mais en m'approchant des barreaux, ignorant la chose qui se trouvait enfermée à mes côtés, je lançais un regard pernicieux au geôlier dont le visage se décomposait presque aussi vite que si je l'avais couvert d'acide.

Qui l'a mené dans cette cellule... ? Je pensais avoir été claire lorsque j'ai demandé à ce qu'il soit "remis à niveau", est-ce que c'est une expression que vous n'apprenez pas dans vos entraînements, dois-je vraiment aller perdre mon temps à faire des cours au moindre garde de ce fichu château ?

Il baissa la tête et tentait de se justifier, mais un claquement de ma langue eut tôt fait de le faire se réduire sur place. Il allait fuir à son poste après un de mes gestes, mais je resserrais soudainement les griffes, l'arrêtant avant qu'il ne sorte du donjon.

Non. Tant pis. L'erreur est normale, je ne vais pas juste passez un coup de pinceau par dessus la tâche et faire comme si de rien n'était, autant commencer le tableau par le début. Reste ici toi. Je pourrais avoir besoin de voir comment on vous a... préparés à l'idée de vous salir les griffes.

Je me fiche de savoir s'il a compris ce que je signifiais tant qu'il reste dans le donjon, alors que je baisse la tête vers le petit dragon à côté de moi. Il semblait figé sur place, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je sois à côté de lui. Je suppose qu'avec leurs règles et lois qui sont prétendument là pour protéger les plus justes à Warfang, il ne s'attendent pas à ce que quelqu'un de haut placé se salisse les mains. Ou tout simplement qu'il ne s'imaginait pas que je me déplaçais dans les ombres chez moi, à l'aise dans ma cape obscure lorsque l'on m'appelait quelque part dans notre demeure, préférant glisser dans les murs, sous les grilles, derrière les portes sans élever les soupçons. Je plissais les yeux devant son visage d'enfant rayonnant. Ce jaune... Il m'exaspérait à chaque fois de plus en plus. Est-ce qu'il était vraiment sourd pour ne pas avoir compris ce que je disais ? Peu importe, j'allais voir moi-même comme ça jusqu'à quel point les enfants de Warfang étaient bien huilés, et qu'est-ce qu'il fallait pour faire sauter les rouages de cette jolie machine. Avec un peu de chance pour lui, il verra juste les choses autrement, et deviendra un de ces cruels dragons qu'il réprouve. Sinon... Est-ce qu'un fou peut être utile à la guerre ?

Mon précédent avertissement n'a pas suffit visiblement à t'empêcher à ce que tu me suives. Mais bon, tu dois être content maintenant.

J'étirais mes lèvres sur mes crocs, les dévoilant les uns après les autres en un sourire sinistre, mes ailes étirées comme si je lui offrais une courbette théâtrale, même si je tenais toujours mon museau dressé et mes yeux baissés sur sa silhouette infantile avec mépris.

Tu as gagné, petit dragon jaune, maintenant tu vas avoir tout le temps de discuter avec moi... muahahahah !

En finissant de me retourner, je pouvais voir Cynder dans ma cellule. Elle avait grandit et dégageais une aura bien plus sombre que ce que j’avais pu voir d’elle auparavant. Elle avait changé, mais pas en bien. Enfin, pour moi, cela ne changeait en rien ce que je voyais en elle qui pouvait tout à fait être faux: Une dragonne, rongé par la colère et la haine envers le peuple de Warfang pour l’avoir accusé d’avoir commis un meurtre gratuit.

La cellule n’était pas du tout adapté pour la collocation. Cynder était si près de moi que sa queue fendait l’air trop près de moi à mon goût, émettant ce sifflement de mort sinistre charactéristique des armes blanches, spécialement les faux.

Je regardais le garde qui avait clairement peur d’avoir contrarié Cynder. Ce dernier pris la fuite vers son poste, mais quelque chose l’empêcha de sortir des donjons Cynder l’avait arrêté avec une de ses mains d’ombres et forcé de rester pour voir le spectacle.

-J’espère qu’elle va se montrer sous son meilleur jour... après tout, je suis bien un des seuls à être certain de son innocence...

Mais ma pensé fût interrompu quand Cynder tourna son regard sur moi. Elle tenait vraiment à cette réputation de dragonne aux entrées tous plus théatrale les unes que les autres. Je pu entendre la voix de Cynder me parler d’un ton à la foi féminine, mais aussi empli de colère.

Mon précédent avertissement n'a pas suffit visiblement à t'empêcher à ce que tu me suives. Mais bon, tu dois être content maintenant.

Je ne savais pas si je devais me sentir effrayé ou enjoué face à ce que Cynder disait, mais aussitôt ces paroles dites, je la vis étiré ses lèvres pour lentement dévoilé ses crocs dans un sourire sinistre et inquiétant. Mais vu le mépris qu’elle me lançait avec son regard, je compris que j’allais passé un très mauvais moment, enfermé dans une petite cellule avec la reine des ténèbres. Je regarda Cynder dans les yeux malgré son allure très imposante et son rire inquiétant.

-Écoute... je ne suis pas venu pour me faire tuer. Je suis venu parce que je voulais savoir si vraiment tu as tué ce dragon de sang froid ou si c’était vraiment de la légitime défense. Certain groupuscule de Warfang ont commencé à douter que tu ai tué de sang froid alors je voulais avoir ta version des faits...

Je regardais Cynder avec crainte, la crainte de lui avoir réveillé de terrible souvenir. Même si je n’arrivais pas à convaincre de l’innocence de la dragonne noire, au moins je voulais avoir le coeur net sur ce qui s’est passé. Il ne savait pas que depuis l’exile, Cynder avait renoué avec Malicia et ensemble avaient fondé le clan des ténèbres pour rassembler autant les pires dragons connus que ceux qui veulent continuer à vivre en paix au sein du clan, à l’abri de la fureur de ses dirigeants. De plus, malgré le fait que Cynder ait eu un jour des regrets sur ce qu'elle a fait en tant que pion de Malefor, rien n'enlevait le crédit taché de sang du massacre des cieux concordants.

Les questions du dragon jaune ne faisaient que rajouter encore plus d'huile sur le feu, et ce sur plusieurs fronts. La nuit fatidique était toujours marquée dans ma mémoire, mais certainement pour des raisons bien différentes de celles des dragons de Warfang... Je n'avais que faire de ce dragon qui m'avait attaquée, si tu décides de lever une arme sur quelqu'un alors tu dois être prêt à en subir les conséquences. Sa plus terrible erreur aura été de sous-estimer sa cible, il ne faut jamais croire que le sommeil est l'instant le plus adapté pour tuer quelqu'un. Un simple son, un sommeil un peu trop léger, et pouf ! Votre plan tombe à l'eau. La cible se met à crier, ou pire, vous attaquer. Dans son cas, sa mort aura été certainement la plus douloureuse qu'il ait pu subir, entre les plaies, le venin, et l'asphyxie progressive. Et vous savez quoi ? Je ne regrette absolument rien de cela, j'ai fait ce que j'avais à faire.

Si les dragons de Warfang entendaient cela, ils seraient horrifiés et crieraient au monstre. Alors entendre que certains d'entre eux, ceux qui pourtant m'avaient regardée comme ce même monstre sans savoir rien de ces pensées, ceux qui n'avaient rien fait pour empêcher mon exil, se mettaient soudain à retourner leur veste...

... Misérable.

Je haïssais cette hypocrisie, ça me donnait envie de cracher que d'entendre ces suppositions de la part de cet enfant. Pour ne rien arranger, il m'annonçait qu'il m'avait poursuivie, harassée de ces questions et de ses visites incessantes, pour seulement connaître la réponse à cette question qui ne lui apporterait rien du tout ?

Quel égoïsme, pour un de ces dragons prétendument sacrés. Ramener des sujets douloureux, imposer des questions difficiles, réclamer une réponse comme si c'était si facile à donner...

Je détournais la tête, mes ailes cachant mon visage comme si j'étais attristée de la chose. Au fond, je m'amusais à l'idée qu'il pense que je souffrais et pleurais encore de cette histoire. Mes seules larmes avaient été pour cet instant où j'avais compris que j'avais perdu toute cette vie que je croyais avoir gagnée, maintenant qu'elle n'était plus je n'avais plus que de l'amertume à propos de ce jour où je fis ma seule et réelle erreur : j'aurais dû disparaître avec le corps avant que la foule n'arrive. Mes épaules sursautaient, comme prises d'un soubresaut de pleurs, mais bien vite mon gémissement se transforma en un rire sarcastique.

N'as-tu jamais envisagé que les deux réponses pouvaient être vraies ?

Je passais lentement ma lame sous le menton du dragon jaune, faisant glisser le métal sur ses écailles pour en produire ce son délicieux de frottement sifflé pour lui faire relever les yeux vers les miens qui brillaient dans le noir. J'étais à la fois amusée, et extrêmement en colère.

Je me suis défendue d'un attaquant, il est vrai... Mais j'espère que sa mort aura été bien plus douloureuse et lente qu'il n'aurait souhaité ma mienne. Quand on souhaite la mort de quelqu'un, il faut encore savoir ce que ça fait d'être tué, non ?

Je rapprochais mes yeux de son visage pâlichon. Qu'est-ce que ce serait drôle de voir comment il réagirait s'il se salissait les griffes lui-même... Mais avant ça, je veux lui éduquer la peur.

J’entendais les grognements et sifflements de la dragonne et pouvait comprendre que mes questions et tout les dangers dans lesquels je m’était mis pour les posers ne faisaient qu’accentué la colère de la reine, les paroles de la grande dragonne noire étaient rempli de poison et montraient clairement qu’elle n’avait que faire de retourner à Warfang si ce n’est au nom de son clan, un clan de dragon qui souhaite vengeance et domination.

Je vis Cynder cacher son visage derrière ses ailes et je me demandais sur le coup si elle était sérieusement attrister par tout ça. Si elle regrettait ce qu’elle avait fait, mais bien vite j’entendit Cynder rire avec sarcasme.

-Que...que tu ai tué par envie et par légitime défense...?

C’est alors que je senti la pointe de la lame de queue de Cynder glisser sous mon menton, produisant un sifflement sinistre alors que celle-ci laissait une marque sur son passage. Un peu de sang commençait à couler de la blessure causer par la l’arme naturel de Cynder. Sans pouvoir faire un mouvement, je me retrouva nez à nez avec le museau de la reine. Je pouvais voir dans les yeux de Cynder une aura rouge comme le sang, comme l’élément peur pour être précis. Quelque chose me disait que je n’allais pas aimer la suite. Était-ce la première chose que les victimes de Cynder voyaient avant de faire un cauchemar?

-Écoute... je ne crois pas que ce soit nécéssaire d’aller jusque là.

J’essayais de me sortir de ce qui allait possiblement se passer. Si il y avait une chose que j’avais horreur c’était les visions de monstres, les illusions plus vrais que nature. Tout ce que l’élément peur pouvait provoquer chez la victime selon certain non-initié. Mais j’étais certain que l’expérience était encore pire que ce qui était décrit. La preuve: La Forêt de Phobos, endroit parfait pour faire peur, mais aussi pour étudier cet élément sinistre. Rempli de monstre en tout genre et de cauchemar tous plus sauvage les uns que les autres.