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Cinderella - Prince spectral

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Cinderella

Cinderella


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Date d'inscription : 10/06/2022
Localisation : Le monde est mon terrain de jeu~♥

Feuille de personnage
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MessageSujet: Cinderella - Prince spectral Cinderella - Prince spectral EmptyMar 18 Juil - 2:43


CINDERELLA

Informations Générales

Noms : Lucette, alias Cinderella
Titre : Diva des Ombres, Prince des Spectres
Faction : Clan des Ténèbres
Citation : Tout pour mon beau maître.

Sexe : Mâle, mais a une morphologie Femelle
Tranche d'âge : Jeune Adulte (âme réincarnée)

Aime : Malefor - la Beauté - les Spectres
Déteste : La Laideur - la Saleté - la Bienséance

Qualités : Intelligent - Loyal - Gracieux
Défauts : Cruel - Manipulateur - Cynique

Type de fiche : Original Character



Portrait Physique

La première rencontre que vous feriez avec le prince spectral pourrait se dérouler de cette façon : tout d'abord, sans que vous ne vous soyez annoncé à sa présence, vous aurez l'impression très nette d'être observé. Du coin de l'oeil, vous aurez l'impression de voir les ombres bouger, ou de sentir une odeur poisseuse qui n'aurait pas lieu d'être sur ce terrain. Le mouvement se préciserai à force que vous avanciez, se découpant comme une silhouette obscure, longiligne, vive comme un serpent, mais encore une fois vous ne pourrez pas l'observer directement, ce mouvement continuerai de vous tenter du coin de l'oeil, et disparaîtrait dès que vous porteriez votre attention dessus. Pas un son ne retentirait, et quand vous iriez regarder par curiosité ou prudence, vous ne trouveriez que des impasses et des salles vides.

Ce ne serait que plus tard que de la lumière se ferait. Ce n'est pas aussi spectaculaire que si soudain des flammes se mettaient à danser sur des bougies plus tôt éteintes, mais vous verrez, malgré la pénombre des lieux que vous avez entendu qu'il foulait comme s'il fuyait le jour, des éclats de lumière pâlichonne, comme des brumes bleutées. Elles s'échapperaient dans les murs, plus fuyantes encore que l'ombre que vous suivait. Où est-elle d'ailleurs cette ombre que vous avez oubliée ? Vous ne pourrez probablement pas reporter votre attention dessus, car les lueurs se dévoileront à mesure que vous avancez et prendront forme : ce ne sont pas des lumières, mais les spectres qui servent de serviteurs et familiers au Prince. Ils sont inoffensifs, pour ainsi dire décoratifs, mais il y a quelque chose de dérangeant chez eux. Est-ce que c'est leur visage rond et pâle sans autre trait que les yeux creusés et le sourire tordu étincelant de rouge d'où échappe un rire chuinté ? Est-ce que c'est leur forme filante, comme des têtards, à la longue queue qui vient presque vous titiller quand ils vous contournent en flottant ? Ou est-ce que c'est cette impression désagréable, quand vous les regardez, que le monde ne bouge plus à la même vitesse, laissant derrière eux des images rémanentes... Non, ce n'est pas que derrière eux : ils ont eux-mêmes l'air d'images rémanentes, avançant soudainement, comme des photographies délaissées sur le mur, disparaissant au travers des murs sans jamais vraiment les toucher...

Ne soyez pas trop distraits longtemps, car bien vite une autre couleur attirera votre attention dans toute cette obscurité : un blanc d'une pureté qui rendrait jaloux l'astre lunaire dans le ciel nocturne. Cinderella se tient bien souvent immobile, et à distance de ceux qui l'approchent. Il ne s'amuse pas à apparaître soudainement derrière eux pour les effrayer comme la seconde de sa très chère sœur, ni ne se fait annoncer bruyamment par ses serviteurs comme l'ennemi de son maître. Ceux ne sont en fait que des murmures par centaines que vous entendrez dans sa demeure, alors que Cinderella vous observera de bas en haut, en silence, de ses yeux vermeille soulignés de marques noires.

A sa façon de nommer Cynder sa "soeur", vous penseriez sans doutes qu'il lui aurait ressemblé bien plus, vous vous seriez imaginé un grand dragon fort aux écailles noires. Mais c'est tout le contraire que vous avez devant vous, si l'on ne vous l'avait pas dit vous auriez probablement considéré que Cinderella était une femelle, avec la finesse élégante de ses membres, sa longueur serpentiforme, son port de cou qui n'en finit pas et ses pattes si délicates qu'on craindrait qu'elles se brisent sous son poids. Et surtout, de cette couleur blanche, si blanche, éblouissante et irréelle, comme s'il eut s'agit du vrai Spectre de son titre. Sans doutes que ses serviteurs chasseront cette idée ridicule de votre tête en venant glousser à vos oreilles... Mais est-elle réellement ridicule ?

Cinderella vous accordera sans doutes un sourire froid. Il semble toujours si amusé, avec ses yeux si fins comme des croissants de lune, et sa gueule étirée en ces sourires élégants, mais à bien y regarder on dirait qu'il n'y croit pas vraiment : aucun trait de son visage n'est tendu, aucune écaille ne se soulève, aucune ride sur le cuir de sa beauté. Ne sourit-il jamais pleinement ? Ne se met-il jamais en colère ? N'est-il jamais inquiet ? Ce n'est pas comme s'il échappait au temps, c'est juste qu'il ne semble pas être concerné par cette notion, et que les sentiments glissent sur lui comme la pluie sur les plumes du corbeau. Ses yeux étincelant qui partagent leur couleur avec ceux de ses serviteurs ne laissent rien paraître, comme s'il n'y avait en vérité rien, qu'une coquille vide. Une sensation de nausée et d'angoisse vous prend : c'est comme tenter de parler à un cadavre... ou à la mort elle-même.

Un cliquetis retentira. En descendant la courbe douce des plaques bleu glace de son poitrail, vous verrez ses pattes croisées, et remarquerez ses doigts jouant sur le sol de pierre en signe d'impatience. Des pattes ornées de griffes irréelles, d'une couleur translucide... oui, ses serres semblent transparentes, comme faites de cristal... non, plutôt de verre. Un verre bleuté, à peine reflétant les corps fluorescents des spectres. Plus encore, il ne s'agit pas seulement de ses griffes courbées en croissants, mais son crâne porte aussi comme un diadème deux paires de cornes de la même matière, deux grandes en haut, de plus petites à hauteur d'yeux, soulignées au bas du trait de la mâchoire du prince par des plumes s'étirant comme une parure.

A bien y penser, il y a une ressemblance inquiétante qui se fait avec Cynder. Cinderella n'est pas le portrait craché de sa soeur, il est son reflet dans le miroir, un miroir vieilli, à la surface blanchissant avec l'âge. Son corps a exactement la même forme que celui de la Terreur des Cieux, exactement la même longueur, exactement la même taille. Tout au plus, il serait à peine plus large qu'elle, comme si c'était la seule différence que son sexe biologique causait. Ses ailes, étendues autour de lui comme une longue couverture en voile bleuté ont la même forme crochue que celles des ailes de Cynder, mais au bout de celles-ci ne se trouvent pas des lames, mais des plumes à nouveau, ornant jusqu'à la pointe de sa longue queue en fouet d'un bouquet. Chaque détail du corps de Cinderella ne semblait être qu'une métamorphose des attributs de Cynder, comme s'il eut construit ce corps à partir de morceaux cousus entre eux pour copier la silhouette de la Reine des Cieux Concordants.

Vous pourriez être tentés de détaler avant que l'inquiétude, comme l'attente d'une inexorable terreur qui ne vient jamais, ne se confirme en fatalité, mais le chemin est depuis longtemps coupé derrière vous. Comme si le regard de Cinderella vous sommait d'oublier le passé, comme s'il n'existait plus que cet endroit, alors qu'il se relève de toute sa hauteur, dans un geste lent et noble. Sa crinière longue et courbe tombant en cascade sur son visage, comme des fils d'argent, des cheveux d'ange étincelant comme des cristaux... et son sourire tordu s'étirant en un rire grinçant qui dénote avec sa beauté irréelle.

Il fut un temps où Cinderella ne ressemblait en rien à cela. Petit, trapu, avec de longues pattes maigres à l'avant, aux doigts crochus et osseux, sans griffes ni ongles, seulement sa peau épaisse et poisseuse, grasse comme celle d'un crapaud, noirâtre comme les marais qu'il habitait. Plus jamais il n'aurait à porter ce visage écrasé et plat, aux lèvres pincées en une gueule aussi large que son visage, aux yeux longs et tombants dont les petites pupilles noires semblent fixer avec colère et lassitude sous la crinière grasse et épaisse noire qui retombe en mèches collantes sur son nez, ses joues et le long de son dos orné de la forme en pointes osseuses de sa colonne vertébrale, avec cette queue maigre et tortueuse comme celle d'un vieux rat. Ce ne serait plus qu'un spectre du lointain passé...


Profil Mentale

Parfois on a l'impression que certaines choses ont été gravées dans nos veines à notre naissance, des tares qu'on aura beau nettoyer sans jamais réussir à effacer le sang qui marquent nos griffes, un sang malade, incurable. Nul besoin d'une raison pour être vu comme le vilain des histoires, quand le vice est directement marqué au fer blanc dans votre coeur. Malgré les désirs de son père d'être accepté par autrui, et ceux de sa mère de maintenir l'ordre parmi sa fratrie, Cinderella n'a jamais été l'ange que son apparence évoquerait à ses victimes. Ce n'est pas qu'il apprécie de faire du mal aux autres, ni qu'il est poussé à le faire : c'est juste un acte aussi normal que de respirer pour lui.

Ainsi depuis toujours celui que l'on nomme aujourd'hui Cinderella, le Prince Spectral, était un voleur narquois, profitant de l'obscurité pour piéger les autres et dérober leurs biens, souhaitant accumuler des richesses. En faire usage ? Cela serait réservé à ceux qui profitent d'une éducation civilisée, s'il avait donné une part de sa richesse pour remplir son but de faire survivre son espèce, ce qu'il pouvait garder par ailleurs était réuni pour en faire son trésor personnel, qu'il se plaisait uniquement à admirer de ses yeux sombres et globuleux, comme le mare immonde qui remplissait son coeur et pourrissait ses veines. Il n'avait de bonheur qu'admirer la beauté, aussi vaine et futile fut-elle, la plus stricte définition de la Vanité que ce monde aurait porté.

Il n'appréciait ni ne détestait prendre aux autres, les blessures ne provoquaient rien pour lui sur les corps des autres, mais il y avait autre chose qui le fascina assez vite : voir la vie quitter le corps des autres. Comme si son pouvoir Spectral avait prit naissance dans son esprit à cette époque bien qu'il n'eut aucun souffle à sa disposition, il appréciait seulement de regarder de quelle façon un dragon pouvait s'étouffer dans son sang, comment ses membres pouvaient se tordre dans des craquements sinistres, et de quelle façon leurs yeux s'emplissaient de veines et de larmes à la couleur nécrosée du poison dans leur système. Il y trouvait quelque chose de scientifiquement fascinant, et artistiquement poétique. Il y avait quelque chose dans le gonflement malade d'une gorge, dans l'écoulement épais de l'hémoglobine, dans le sifflement sourd d'un dernier souffle qu'il ne pouvait s'empêcher d'apprécier comme le chant d'un oiseau au lever du soleil aurait bercé l'esprit illusoire d'un innocent. Ce qui était une curiosité morbide, pour Cinderella, est devenu une passion brûlante pour la mort.

Mais sa situation, celle d'un survivant de guerre délaissé par les autres à une mort lente et certaine, non pas dans la gloire d'un combat mais dans la fange de sa laideur physique et d'âme, l'ont mené à ne pas être aussi excentrique que sa passion l'aurait laissé penser. Au contraire, Cinderella est particulièrement cynique, désabusé, les plaisir et les sentiments ne sont pas familiers pour lui car ils sont d'un ennui profond qui se traduit dans la lassitude de son regard lorsqu'il doit écouter les discours incessants de ceux qui essaient de le tromper. Cinderella est et a toujours été d'une intelligence supérieure, et conscient de celle-ci. Nombre de ses adversaires l'auront sous-estimé, pensant qu'il ne se vantait que vainement pour ensuite révéler être un méchant futile et amusant ; mais Cinderella est un manipulateur, machiavélique, hautain et cruel. Sa grande curiosité l'aura mené à être un accumulateur de connaissances, qui trouvera un véritable don dans le fait de lire le caractère des autres, capable de déjouer les mensonges et de prévoir des plans complexes sans que personne ne se doute jamais de ses intentions réelles. Bien entendu, son but n'est pas si impossible à découvrir, mais il garde pour lui nombre d'autres intentions, et peu de dragons ont le luxe de découvrir la moindre preuve de ses désirs enfouis.

Il est un mystère qui s'amuse quelque peu de perdre les autres malgré l'ennui mortel qui marque ses journées, comme s'il avait en le peu d'années de réelle vie qu'il avait vécues déjà vu bien trop pour être un seul instant impressionné ou intéressé. Il se contente de divertissements vains pour le côté qu'il dit "faible" de son esprit, tandis que son âme poursuit son grand théâtre mental. En effet, Cinderella n'a jamais abandonné sa passion du beau, et son amusement à torturer mentalement les autres. Il sera souvent assis en une posture de diva dans les ruines de sa demeure, jouant avec un de ses pauvres spectres comme un chat le ferait avec une souris du bout de ses griffes acérées. Peu de dragons pourront témoigner de l'avoir vu voler ou se battre, car Cinderella est un stratège, un dirigeant de troupes, aucunement un combattant vulgaire. Si certains s'amusent encore de la guerre, c'est qu'ils ne savent rien de celle-ci, du poison qu'elle déverse dans les eaux, et de la déformation purulente des branchies des poissons. La violence n'est que laideur et ridicule face à une partie d'échecs menée par le pion de la Reine.

Il n'est pas aisé de considérer Cinderella pour le mâle qu'il est, son apparence angélique le fait en effet apparaître comme d'une beauté irréelle et séductrice, mais au delà de cela nombre de ses pairs l'appelleront "Dame Cinderella", "Belle dragonne" et "Reine démoniaque". Mais Cinderella se contrefiche de cette erreur, puisqu'il a en effet prit depuis sa réincarnation l'apparence d'une femelle, inspirée de celle de la grande Cynder qui avait été choisie pour servir son beau maître. D'aucun pourrait penser qu'il souhaite ainsi être considéré comme celle-ci en puissante femelle, mais de la même façon il n'en a guère le moindre avis : la question du genre est une perte de temps et d'énergie qu'il n'a pas le loisir de gaspiller, il parlera le plus souvent de lui au masculin mais ignorera toutes les tentatives d'autrui de le décrire, ou de le questionner à ce propos. Est-ce vraiment là un débat digne de son rare et précieux intérêt ?

Dans son intelligence accrue, Cinderella est un calculateur provocateur. Capable de trouver les faiblesses des autres assez aisément sans user un seul instant d'insultes, apte à rabaisser sans s'abaisser lui-même aux moindres vulgarités, il ne cache pas une seule seconde sa haine du monde, qui est devenue une part égale de lui-même. Les autres n'ont pas de valeur pour lui, il n'ira pas les désigner comme des insectes car ce serait encore leur accorder le bénéfice de sa considération. Ils ne sont même pas des individus pour lui, pas plus que les cases de son plateau sur lesquelles il fait avancer et reculer ses pions au gré de ses réflexions. Il n'y eut qu'un jour où il éprouva ce qui pourrait s'apparenter à un sentiment positif à l'égard d'un dragon. Non, ce ne fut même pas pour son beau maître, mais pour un dragonnet qui seul réussit à lui faire admettre qu'il y avait des individus autour de lui. Il n'avait pas vraiment adoucit sa personne, en ce temps il poursuivait ses meurtres en se dégoûtant du sang sur ses écailles, et crachait allègrement sur ces terres corrompues. Mais le dragonnet, lui, avait réussi à se glisser sur le siège à côté de lui dans sa partie, et à faire entendre sa voix. Il se le remémore avec un sentiment de flottement plutôt agréable, se demandant s'il y aura pour lui une autre personne qui se manifestera ainsi.

Mais aveuglé par son amour psychotique pour le Maître Noir, Cinderella n'a que faire de trouver quiconque avec qui partager sa vie. Malefor est a ses yeux l'âme la plus belle de ces terres, son parfum est plus entêtant que l'odeur du sang s'écoulant des gorges tranchées, sa voix plus séduisante que la chorale des souffles coupés des victimes, son regard plus enivrant que la caresse sensuelle de l'étoffe volée sur son corps brûlant d'adrénaline... Et puis, qui souhaiterait l'accepter tel qu'il est, haineux de tous, méprisant tout autant les innocents que les tueurs de sang froid ? Ce monde est pourrit jusqu'à la moelle, et rien ne le convaincrait de ne pas l'être tout autant. Les bons sentiments ne sont que des choses éphémères, le monde est un lieu où l'on survit, et cette survie dépend de si vous possédez ou non en vous ce qu'il faut pour être considéré comme digne de vivre. Oui, il faut mériter de vivre pour le pouvoir... Et maintenant que Cinderella a obtenu ce pouvoir, il ne compte pas le perdre au profit des autres.


Biographie

Un marais, à l'approche du petit jour, sur les terres du Royaume des Dragons dans des temps très anciens. Aucun d'entre vous ne doit se souvenir de ce jour, de cette époque particulièrement lointaine. Warfang n'existait même pas encore, et vos dragons violets nous étaient parfaitement inconnus, à moins de s'être lié d'amitié à un de ces vieux fous qui disaient connaître des contes antiques. Ces fables n'étaient d'aucun recours dans nos esprits à cette époque. Car à cette époque, c'était le temps de la Grande Marche, une guerre des plus violentes qui dura des décennies durant de chaos entre différentes espèces de dragons sans laisser se douter un seul instant qu'elle puisse cesser. Moi ? En effet, pour ma part je ne trouvais pas cela gênant le moindre instant, et pour cause... Laissez-moi vous conter brièvement ce qu'il est arrivé ce jour-là, comme la plupart des jours précédents et suivants à peu de choses près.

Sur le chemin de la bataille, les grands dragons terrestres et massifs de Warfang font gronder le sol de leurs pas lourds et puissants. Tapie dans l'ombre, une silhouette trapue les observe traverser les marais qu'elle habite, patiemment, ses grands yeux globuleux frémissant à la vue de leurs armures étincelantes... « Une telle beauté ! » Sa langue visqueuse sort brièvement avec un grognement peu élégant rappelant sensiblement celui d'un porc gras et puant. L'odeur n'était pas bien loin de cela d'ailleurs, même si dans les marais il était difficile de distinguer le fumet de ce corps trapu de celle des sables mouvants qui, plus loin, faisaient résonner leurs bruits de succion pestilentielle. La petite créature recroquevillée fit quelques bonds discrets de côté, se mettant à ramper sur ses pattes disgracieuses qui avaient du mal à se faire mouvoir son corps pataud et laid, pustuleux et transpirant l'impatience. Elle rouvrit ses yeux trop grands pour sa tête dont le cou se confondait avec ses ridicules épaules, comme si son corps était une énorme boule. Trois, deux... Un des guerrier poussa un cri : sa patte avait été prise dans une corde qui l'entraînait à présent dans un fossé, lui ainsi que deux de ses camarades. Personne n'avait vu les cordes, ils n'avaient aperçu que les trois malheureux chutant dans un trou naturel de ce qui portait jadis le nom de Marais des Fosses. Des mines dégoûtées se posèrent sur les sables mouvants dans lesquels ils étaient tombés et avaient été aspirés sans la moindre pitié. La voix du chef de la troupe survint avec éclat :

"Laissez-les, avançons !"

Quelques regards de regrets, des reniflements désolés, mais déjà la troupe repartait de son pas lent, presque retissant à suivre le chemin de la bataille, mais portant sur leurs épaules un devoir qu'ils ne pouvaient refuser. L'ombre trapue s'était glissée dans un trou passant sous le chemin et rampait à présent rapidement tel un gros lézard avec des grognement immondes en direction des sables mouvants qu'avaient littéralement traversé les trois gardes. Ils étaient à présent sous cette espèce de couche boueuse immonde, dans une sorte de bulle protectrice formée sous la terre et les sables mouvants. Leur gorge avait été obstruée par la matière visqueuse et ils tentaient vainement de respirer. À la vu de la créature qui s'approchait, l'un d'eux tendit vainement la patte vers la bête : il avait les yeux exorbités et injectés de sang, le visage trempé de larmes, de morves, et d'autres liquides corporels. Ses naseaux étaient tout aussi obstrués que sa gorge et son corps était pris de spasmes incontrôlés. Cet air suppliant était... dégoûtant. La bête, qui ressemblait plus à un énorme crapaud pustuleux à la figure écrasée fit quelques bonds patauds en direction d'une sorte de nid de pierre, s'y blottissant, ses yeux largement ouverts tandis qu'il observait les trois victimes en train de mourir. L'un après l'autre, les corps perdirent vie, pris de légers soubresauts désespérés. Le dernier garde à mourir, la patte toujours tendu, fixait à présent le crapaud d'un regard haineux. La bête s'assura que rien ne bougeait plus, puis après un instant rampa vers les trois malheureux avec un ricanement répugnant.

"Héhé, ne me regarde pas comme ça, voyons... Hirk hirk hirk..."

Ce rire hideux retentit un bon moment dans la grotte. Il se pencha sur les corps, les uns après les autres, commençant à récupérer les artefacts et armures, les trésors qui les ornaient. Mais alors qu'il s'approchait du dernier, celui-ci referma soudain sa patte sur la gorge grasse de la bête qui poussa un cri étouffé. Le dragon continuait de le fixer avec haine, resserrant ses griffes sur la gorge de la bestiole. Mais son bras fut soudain lui aussi pris de spasmes, et avant même que le crapaud ne se mette à trembler, sa poigne avait faibli et finalement relâchera la pauvre bête inutile. Le crapaud retomba à terre, les yeux emplis de paniques, reprenant bruyamment sa respiration. Le silence se fit à nouveau.

"Lucette !"

Le crapaud releva la tête, voyant une autre ombre trapue en haut du trou. Lucette, bravant son poids qui le rendait si maladroit, se releva pour finir de prendre son butin, puis poussa les trois cadavres dans une autre fosse où cette fois-ci ils furent définitivement aspirés. Il réunit le trésor dans un sac, puis le traîna pour rejoindre son père. C'est ainsi que cela se passait tout les jours pour les dragons-crapauds, des créatures qui n'avaient de dragon que le nom. Pourtant, ce jour-là, ce pauvre petit serviteur de la peur portant le charmant nom de Lucette savait qu'il avait manqué de mourir. Avez-vous compris ? ... Oui, Lucette, c'était moi, il y a des siècles de cela à présent. Ma famille était composée d'une dizaine de frères et sœurs, d'oncles et tantes tout aussi nombreux et d'un nombre incroyable de cousins, avec évidemment mes deux parents et uniquement un grand-père. Il était le seul encore en vie, bien que le mot vie soit assez relatif dans son cas : il avait perdu ses deux pattes arrières, dévorées par une de ces guêpes noires énormes qui habitaient le marais, et rampait entre son nid et la table sur laquelle on déposait ses repas en grognant comme un vieux porc. Personne, parmi les dragons crapauds, ne vivait aussi longtemps en si bon état, je peux vous l'assurer.

Mon père ne disait rien quant aux méfaits que j'accomplissais, il préférait les ignorer, ne m'adressant la parole que pour me dire "ta mère veut que tu rentres". Je n'échangeais pas de mots avec cet énorme batracien armé de crocs retroussés comme un sanglier. Mon sanglier de père avait abandonné tout espoir en moi en découvrant ce que je faisais, mais ma mère chaque fois que je rentrais se mettait à grogner et gronder de colère, bavant ses blâmes envers le fils indigne que j'étais. Elle détestait que je fasse cela, mais comment vouliez-vous que l'on survive ? Les dragons crapauds n'ont ni pouvoirs ni la moindre capacité physique. Notre seul avantage était notre astuce, du moins lorsque nous n'étions pas né aussi stupide et baveux que mon frère. En vérité je me dois de l'admettre : rejetés par les autres dragons pendant la guerre pour notre attrait du vice, nous étions à court de nourriture bien souvent et ne vivions qu'en famille, des familles qui s'agrandissaient comme celles de rats, et nos parents, oncles et tantes se reproduisaient entre eux sans distinction, un autre vice à ajouter à notre tableau.

Mes parents disaient qu'il n'y avait d'autre moyen pour survivre, mais ils m'interdisaient formellement d'accomplir le moindre autre vice, espérant toujours que les autres dragons nous accepteraient lors d'une accalmie de la guerre ; mon père leur rendait d'ailleurs souvent visite, mais ne revenait qu'avec des hématomes et une mine déconfite. Du coup, on peut dire que je n'avais qu'un frère, enfin je l'avais jusqu'à-ce que quelques jours après ma presque mort il se fasse lui-même tirer comme un lapin par un homme-bête qui traversait le marais et n'avait, à raison, aucune confiance en les représentants de notre race. Enfin, le mot raison est absurde en temps de guerre. Comme je l'ai dit plus tôt, ma mère et mon père me reniaient pour mes méfaits, car j'étais bien le seul à continuer ainsi. Mais comment parvenait-ils encore à nourrir le vieux grand-père à votre avis ? Tous les soirs je quittais le nid familial pour rallier le village le plus proche des marais. Il arrivait que l'on me rejette à l'entrée, mais parfois un marchand assez véreux acceptait de me faire entrer discrètement et m'achetait les trésors que je trouvais sur les corps de mes victimes. Je tuais sans scrupules, volais sans regrets, observais mes victimes s'étouffer et se sentir partir avec une sorte d'attention morbide. Je pouvais décrire à la perfection la mort par asphyxie, et peu à peu je m'intéressais à d'autres types de mort. Rien de violent néanmoins, loin de moi cette idée... je n'en avais pas la force.

Revenant de la ville après avoir échangé mes richesses contre de la nourriture, je déposais tout ce que j'avais acheté pour la famille dans le trou de nourriture que nous avions, et même si certains se doutaient que c'était mon dû beaucoup faisaient comme s'ils n'en savaient rien et que c'était un miracle si nous avions suffisamment à manger. Mais les armures et les artefacts que je récupérais m'offraient bien plus de richesse, aussi je me permettais de récupérer d'autres biens au passage. Anneaux, soie blanche et autres merveilles, je les entreposais dans une grotte sous un chemin que j'avais remarqué un jour, si bien cachée que je pensais être le seul à la connaître. C'était sans doutes vrai, car jamais personne ne m'en parla, et jamais mes trésors ne disparurent. Je m'y réfugiais lorsque je ne voulais pas entendre les mots blessants de ma mère ou encore le regard empli d'indifférence de mon père. Concrètement, cela ne me vexait ni ne me mettait en colère. Au contraire, cela ne faisait que me fatiguer, je n'étais plus atteint par ces paroles en l'air. Je continuais mes méfaits, volant pour le plaisir comme pour la survie, tuant et observant ces êtres mourir, que cela soit asphyxié par les marais, empoisonnés par les créatures qui l'habitait, affamés après avoir pris le mauvais chemin à cause d'une... indication maladroite je vais dire. Il n'y avait que les accalmies dans la guerre qui m’écœuraient, car je ne croisais plus dans les marais que des insouciants qui ne portaient rien d'intéressant sur eux... me forçant à dévorer leurs cadavres pour me remplir l'estomac.

Je détestais cette part de ma vie. Les grognements dégoûtants de ma famille, mon rire gras, mon corps visqueux, la boue qui composait notre habitat, le sang poisseux qui couvrait mon visage lorsque je fouillais les chaires de mon museau écrasé et de mes doigts épais. C'était si sale. Je me contentais de suivre cela cependant, j'étais mal né, je ne pouvais survivre qu'ainsi. Un jour cependant, l'accalmie dura trop longtemps. Ma famille mourrait à petits feux de ne plus pouvoir se nourrir. De moins en moins de voyageurs traversaient les marais. La faim m'étourdissait. Je n'allais pas me laisser mourir de faim cependant, soyons sérieux. Parfois, un corps disparaissait dans la grotte familiale... Oh, ne vous en faites pas, j'enterrais comme il se devait les restes de chaire et d'ossements dans les marais pour qu'ils puissent "reposer en paix". Ce n'était pas le plus appétissant, et je devais faire un long chemin après m'être nourrit pour aller retirer le sang sur mes pattes, passant bien trop de temps à les débarrasser de leur peau répugnante que je grattais tant bien que mal avec mes ongles. Oui, cela peut sembler être choquant, je l'ai eu été par moments. C'était si sale.

Un jour en allant à la source près des marais dans laquelle je me débarbouillais, je rencontrais ce dragon. Il était si jeune et frêle, tremblant de tout son petit corps bleu aquatique. Je ne l'ai qu'à peine regardé à cet instant, même si son image reste à mon esprit aujourd'hui, il avait l'air terrifié à l'idée que je le dévore, mais je m'étais déjà repu d'un crapaud un peu trop grassouillet de notre clan, et même si la chaire tendre d'un enfant dragon était plus appétissante que celle difficile à mâcher d'un membre de ma famille, j'aurais sans doutes tout recraché à cet instant si j'avais avalé quoique ce soit d'autre. En voyant que je ne faisais que me nettoyer, l'insouciant s'était approché de moi en me demandant si j'étais blessé. Je l'avais regardé avec dégoût, l'invitant à s'enfuir rapidement avant d'être attaqué par un dragon ennemi qui serait venu se rafraîchir. Il avait alors gloussé doucement.

"Mais la guerre est terminée, il y a eu une armistice !"

Je pense qu'à cet instant j'ai dû paraître horrifié : alors plus aucun soldat n'allait traverser le marais ? J'appris également que notre territoire de chasse avait été considéré comme dangereux, plus personne ne le traversait de nos jours. Ma famille mourrait peu à peu, et personne n'était venu nous chercher. Je crachais de dégoût face à cette nouvelle : et mon idiot de père pustuleux qui croyait encore qu'en allant réclamer l'asile dans une cité quelconque il parviendrait à obtenir une réponse positive. Le jeune qui m'avait adressé la parole ne semblait même pas avoir connaissance de notre race, ce n'en était que plus rabaissant. Je partais ce jour-là sans mot dire, grognant de désintérêt pour le bébé dragon, et regagnait notre tanière sans même regarder ma mère qui commençait à me soupçonner quant à la disparition du corps d'un de ses frères. Ce que je ne savais pas, c'est que je n'allais plus subir bien longtemps les insultes de cette vieille sorcière baveuse.

Deux jours plus tard, je retournais à la source après être parvenu à me nourrir tant bien que mal d'un de mes cousins que ma mère pensait avoir surveillé suffisamment pour que je ne récupère pas son corps. Elle n'était pas encore assez rusée pour m'empêcher de parvenir à mes fins, même si je me doutais que j'allais recevoir de nombreux jurons à mon retour ce soir-là. Du coup, après m'être débarbouillé, je restais au bord de l'eau sans bouger, sans intention de rentrer. Après tout, ils finiraient par tous mourir, il me fallait trouver un autre moyen de survivre. Alors le gamin bleu réapparu. Il n'avait plus peur de moi visiblement d'après le regard qu'il m'adressa, presque trop gai. Je le menaçais pour le faire fuir, l'insultant de ne pas s'être rendu dans les marais pour me permettre de me nourrir de sa chaire si fraîche, tendre, succulente. Mais il semblait prendre cela pour des menaces en l'air. Il est du coup resté en ma compagnie ce jour-là ; j'ai été assez clément pour le laisser en vie et l'écouter me divertir. Il me racontait sa petite vie, ses petits soucis. Ils semblaient si dérisoires comparés au mien, mais cette vie semblait si paisible que je l'écoutais. Il était fils d'une famille sans soucis, noble, et ses histoires me faisaient rêver de nouveaux horizons, au delà de mes marais. Je savais que je n'y avais pas droit, l'extérieur nous détestait toujours.

Cette nuit, je ne retournais pas chez moi, et le gamin qui avait fait mine de partir revint après quelques heures. On aurait dit qu'il se doutait que je n'étais pas retourné au marais, et il me retrouva en train de tenter de dormir au bord de l'eau. Je n'avais nulle part ailleurs où aller. Et l'insouciant est resté avec moi, à mes côtés. À mon réveil, la faim me tiraillait, et j'aurai pu le dévorer. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas fait ce jour-là. Je ne suis jamais retourné chez ma famille après cela en vérité, mes seuls abris étant ma cachette et cette source, où ce gamin me rejoignait sans cesse. Je le repoussais bien souvent, le menaçant, parfois faisant mine de l'attaquer, mais il ne semblait ni dégoûté ni terrifié par moi. Il aurait dû, j'étais un être répugnant. Mais il est resté. J'ai fini par continuer d'écouter ce qu'il me racontait, et je l'observais grandir peu à peu. Je ne le connu pas adulte, tout au plus adolescent, mais je crois que j'avais noué des liens avec lui. De ces liens répugnants qu'on qualifie d'amitié. Peut-être, finalement, avais-je de la sympathie pour ce gosse. Je finissais par l'apprécier, oui, je vous l'avoue. Il m'apportait à l'occasion de la nourriture, les premières fois je refusais de manger ce qu'il m'apportait mais finalement je finis par me laisser tenter et cela finit par des sortes de pique-nique au bord de l'eau, à tous les deux. Oui, je pense que le petit bleu était devenu précieux pour moi, allumant un feu doux dans ma poitrine délabrée...

Mais la vie de dragon crapaud est courte, je vous l'ai déjà dit. Une ou deux années plus tard, j'étais destiné à mourir, dévoré à moitié par un loup des marais, une de ces espèces de gros chiens hirsutes qui ne voyaient que la chaleur des corps. Il ne restait de moi, au fond des marais, qu'un reste de tête et quelques morceaux de chaire recrachée. Vous pensiez peut-être que j'aurai mérité un happy end avec le petit bleu ? Désolé, mais il semblerait que le héros de cette histoire soit déjà mort...

Cependant, ce n'est pas la fin pour autant. Cela aurait été trop simple si toute la haine, toute la colère et le dégoût que j'avais accumulé pendant ces années, et les siècles qui suivirent dans le monde des morts, n'avait pas un jours obtenu une délicieuse vengeance... Alors qu'un pauvre hère venu porter une sombre prophétie au Maître Noir s'échappait en rampant de la salle de son trône, ayant du mal à croire qu'il était encore vivant suite à cette annonce qui avait suffisamment troublé la sombre engeance pour qu'il l'oublie et le laisse filer à sa mort certaine des mains de ses serviteurs, le grand dragon violet se frottait le menton avec un regard de profonde colère et frustration. Ainsi donc, un autre dragon violet naîtrait et mettrait fin à ses plans ? Et quoiqu'il fasse, quels que soient les plans qu'il préparait, il semblait que chaque fois les shamans et devins viennent le voir avec ces mêmes mots détestables.

Son regard cependant glissa vers le centre de la pièce... Une crevasse béante ouverte dans la roche, se précipitant dans une profondeur abyssale. Combien de kilomètres de roche avait été creusée ici ? L'avait-elle seulement été, ou la montagne s'était-elle formée de la sorte ? Impossible d'avoir la moindre réponse, car un maelström infernal d'âmes en peine nageaient dans cette source du mal. Le Maître Noir approcha du puits des âme, et songeur il se pencha au dessus de ces petits esprits effrayés et pitoyables. Certains tremblaient à sa simple vue, d'autres fuyaient vers les profondeurs, et quelques effrontés tentaient de lui tenir tête... Y aurait-il moyen de tirer profit d'âmes qui auraient accumulé suffisamment de haine envers le monde pour que la noirceur qui les teintait jamais ne s'estompe ? Un serviteur qui serait aussi en colère contre les dragons que lui, et qui partagerai ses désirs...

Je ne sais pas réellement en vérité si telles furent ses pensées, mais une pensée irraisonnée en moi me pousse dans ces espoirs vains et pathétiques de réciprocité. Car suite à cette réflexion au dessus du puits, le Maître Noir se mit à cueillir, chaque jour, une âme qui lui semblait suffisamment empreinte de rage pour ses sombres desseins. Certaines âmes étaient emplies de colère pour lui, et ne furent qu'un repas pour le dragon violet. D'autres semblèrent bien trop faibles à son goût, et retournèrent alimenter la tempête des morts... Combien au final furent réellement amenés à renaître dans le Monde des Dragons ? Je n'avais pas suffisamment d'intérêt en la question pour savoir si certains furent mes frères et soeurs d'armes en ce monde, car lorsque mon âme fut tirée, seuls ses yeux faisaient partie de mon monde.

Je fixais son regard plus sombre que l'obsidienne, plus enflammé qu'un volcan et plus étincelant que mille richesses, qui me détaillait avec un désintérêt proche de l'ennui. Il avait cette lassitude dans le regard, comme si tout le poids de la bêtise du monde reposait sur ses épaules, ses épaules larges et puissantes, plus droites que le front de mer... Je sentais mon âme bouillonner face à lui, non pas de haine cependant, d'un sentiment qui était bien trop improbable venant de moi. Il releva un sourcil à la vue de la forme immonde que mon âme prenait, celle de mon ancien moi, mais il avait bien trop peu d'intérêt pour ma personne pour ne montrer qu'une once de dégoût. Il n'avait qu'une question pour moi, et la réponse sembla le satisfaire lorsque dans un sifflement de colère mal contenue je confirmais toute l'aversion que j'avais pour ce monde pourrit, mais plus encore pour ceux qui le croyaient si beau. Sur son visage s'étira un rare sourire, et je sentis pour la première fois depuis longtemps un lourd battement de coeur dans ma poitrine. Il était si merveilleux...

En échange de ma fidélité, il me proposa de prêter ses pouvoirs pour répondre à un voeu pour me faire renaître de ses arts obscurs nécromans. Bien entendu, si je venais à enfreindre un instant mon amour pour lui, tout cela me serait repris comme si le flot du puits des âme venait faucher mon pauvre esprit faible. Je n'avais aucun autre souhait plus fort que d'être aux côtés de mon beau Maître... Mais quand mon regard se posa sur une des illusions qui dansaient sur les murs du puits, je voyais se découper la silhouette vengeresse de la Terreur des Cieux. Un sourire s'étira sur mes lèvres, et je murmurais alors mon second souhait réel : obtenir la beauté, celle que les dragons trouvaient si pure, et qui nourrissait leurs rêves et serait leur cauchemar en ma personne. Je serait le monstre, non, le spectre qui planerait sur leur vaine quiétude, à l'image des désirs noirs de mon beau Maître. Malefor accéda à ma demande, et un nouveau corps devint mien.

Lucette avait retrouvé forme en le corps de la magnifique Cinderella, le Prince Spectral du Maître Sombre. Je errais dans les entrailles du Puits des Âmes, observant ceux qui allaient et venaient pour demander conseils au Maître. Il m'avait demandé de ne pas agir dans les premiers actes de son plan, et de seulement me préparer à répondre à son appel le jour venu. J'apprenais à maîtriser les ombres, jouant de celles-ci sur les murs, et nourrissait la peur des serviteurs de mon beau Maître. Deux d'entre eux cependant avaient une toute autre importance à mes yeux... Deux enfants que rapporta ce pauvre fou de singe qui voulait être à la hauteur des attentes de notre tant aimé protecteur. Elles n'étaient que de si frêles choses, nées d'oeufs volés dans la première phase du plan de mon Maître. L'une était une petite sorcière, l'autre une enfant perdue... Et les yeux de celle-ci me fascinaient presque autant que ceux de mon beau Malefor.

Je l'observais grandir et apprendre elle aussi, et se cacher pour lécher ses blessure avec sa pauvre amie. Pauvre enfant illusionnée par un beau sentiment pourtant si éphémère... Elle prit avec les années la forme de la Terreur des Cieux, et je me délectais en la voyant devenir l'âme soeur, le miroir de ce que j'avais pris pour forme. Elle était donc celle à qui j'avais volé son reflet... J'étais celui qui avait pris forme dans son miroir, et en prenant vie je m'étais glissé dans son monde. Je ne pouvais m'empêcher de me passionner pour cette nouvelle vie qui m'attendait, mais qui restait toujours un peu hors de portée. Mon ombre courrait les murs des antres des ténèbres, sans que jamais je ne fus vu. Je voyais les combats, les batailles, les échecs... Répéter une énième fois cette histoire que vous connaissez tous ne servirait guère, car je n'étais qu'une illusion capturée du coin de l'oeil dans ce passé pas si lointain.

Mais lorsque mon beau Maître fut achevé par les anciens dragons violets et le pouvoir du misérable de la prophétie des devins, ma chère soeur reflet quitta le puits des âme, et les deux enfants rejoignirent la cité des dragons. Je continuais, sans but, à errer dans l'ombre pour ma part, simple spectateur privé de son théâtre... quand sa voix vint à moi dans un coin de ma tête. Je ne peux décrire le plaisir immense qui traversa mon corps à cette pensée, celle de mon beau Maître qui m'appelait. Mais il me faudrait un peu d'aide pour pouvoir le ramener. Pourquoi ne pas compter sur celle qu'il avait désignée comme une élève digne de son intérêt auprès du vieux singe ? Je me glissais hors des terres désolées, et prenais le chemin de Warfang, pensant avec délice à cette chère soeur que je retrouverais.

Mais lorsque j'arrivais à la frontière, je voyais les ailes immense de ma chère soeur s'étirer au delà des remparts, et trancher l'air en direction du territoire du Maître Noir. Oh ma Cynder... aurais-tu vu la pourriture et l'immondice de ce mauvais rêve ? Ne t'inquiète pas mon adorable soeur, mon reflet... Bientôt, il sera de retour pour recréer de ses propres griffes un monde pour toi et moi. Un monde pour nous. Un monde pour Lui et moi...


Capacités


Force : 3/10
Endurance : 3/10
Vitesse : 4/10
Agilité : 5/10
Magie : 10/10

Elément principal : Ombre (10)
Eléments secondaires : Peur (10)

Points de Vie : 9
Points de Mana : 20

Capacités spéciales : Au cours de son entraînement, Cinderella a apprit à lier la Peur aux Ombres pour créer sa propre forme élémentaire. Ainsi, ses pouvoirs se ressemblent beaucoup malgré les deux éléments, prenant des formes spectrales, des brumes livides glaçant le sang. Sa Cape d'Ombre ne l'enfonce pas dans le sol, mais entoure son corps blanc éclatant d'une brume bleutée faisant un effet de Passe-Muraille, même s'il est nécessaire de connaître la distance à traverser pour ne pas risquer de reprendre forme dans un objet, un accident mortel malencontreux.

La capacité principale utilisée par Cinderella cependant est de créer des formes Spectrales. Des griffes spectrales prennent forme autour de son corps lors des affrontements, et il lui est possible avec suffisamment de concentration de se créer un double spectral, celui-ci cependant ne lui permettant pas de se mouvoir pendant son utilisation, et restant visible sous une forme transparente bleutée, légèrement luminescente. Ce double sera utile pour tromper l'ennemi, ou pour porter un coup spectral tout en restant hors d'atteinte, mais il ne peut le maintenir éternellement car cela lui demande un apport magique constant.

Vous ne verrez jamais Cinderella cependant sans ses petits spectres diablotins, des feu-follets au visage facétieux qui le servent, lui portant tout ce qu'il désire, et lui servant à se défouler lorsqu'il s'ennuie à l'occasion. Il ne sera pas rare de le voir leur tirer la queue, leur éclater la crane entre ses griffes ou en utiliser un comme coussin, mais heureusement ils ne sont que des entités golem qui se reforment à la volonté de leur maître et ont le même usage général que les mains spectrales de Cinderella, avec bien plus de distance mais bien moins de force. Elles ne lui demandent aucun effort pour être invoquées et maintenues, et ne lui servent que de moyen de surveillance de ses couloirs et de serviteurs défouloirs. En vérité, le Prince spectral affectionne beaucoup ses petites créatures qu'il qualifie "d'adorablement fragiles".


Qui es-tu, toi ?

Pseudonyme : Sonata Arial ou Heathcliff Arial
Âge : Je ne souhaite pas le divulguer car il est trompeur. 'v'

Jeu Spyro préféré : Gateway to Glimmer, version originale.
Expérience RP : Environs 15 ou 16 ans sur différents formats. Je suis généralement adaptable à mon partenaire en face. Si certains sont impressionnés ou bloqués par une de mes actions, prévenez-moi, n'ayez pas peur, je veux aussi que vous vous amusiez.
Disponibilités : Heures Françaises, en été je suis disponible de façon nocturne, en hiver je préfère l'après-midi. Il peut m'arriver d'être indisponible le week-end pour des conventions manga, et j'ai des chutes de moral assez régulières, mais je garde un oeil sur mes MP constamment.

Découverte du forum : J'ai voulu aider Luirio à le mettre en place, c'est un partenariat de très longue date qui nous lie et je veux qu'on puisse passer du bon temps dans notre passion commune lui et moi avec ceux qui partagent notre amour du jeu.
Suggestions : Généralement je mets mon idée à l'oeuvre, haha.♥
Code du règlement : Mlep.



Code inspiré par Luirio et réalisé par Cinderella

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Cinderella - Prince spectral Empty
MessageSujet: Re: Cinderella - Prince spectral Cinderella - Prince spectral EmptyMar 26 Sep - 14:42

Coucou! Une chance que j'ai lu la fiche morceau par morceau ^_^ je viens de finir de lire le mental et du coup, j'ai rien à redire. Je valide la fiche. ^_^
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Cinderella - Prince spectral
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